Cela aurait dû être un bel été - Saleté de cancer

Arraché, à l'âge de dix ans, au berceau de ma famille, la région Rhône-Alpes, par les obligations professionnelles paternelles. Toute une vie en Île-de-France, fait souche avec une épouse, Jo, d'origine bordelaise, qui voit la naissance de notre fils unique. Et ces quarante-six années de mariage émaillées de travail, de bonheurs et de peines. L'espoir de vieillir ensemble, de profiter un peu de la vie, qui ne nous en avait pas laissé le temps. Et puis cette fin inexplicable, avec le décès de Josiane, dans des conditions terribles.

Témoignage sur la fin de vie. Les grandes déclarations de nos politiques peu concernés. L'absence d'unités de soins palliatifs, dans beaucoup de départements. Une France médicale à la dérive. Des traitements obsolètes, empiriques, traumatisants, invalidants et dégradants, proposés par les médecins oncologues démunis et qui n'ont que ces seules armes pour combattre de fléau exponentiel.

Extrait 

" Quelques mois après, Josiane éprouve des difficultés à avaler. S'en étant ouvert auprès de son médecin traitant. Celle-ci soupçonnant un problème d'hernie vagale, lui prescrit une échographie.

Rendez-vous au cabinet de radiologie, je l'accompagne pour l'examen. De retour dans la salle d'attente, après les clichés, le radiologue l'a fait entrer dans son box et lui déclare que des choses graves apparaissent sur lesdits clichés et qu'il lui prend un rendez-vous immédiat pour un scanner de confirmation.

Deux jours plus tard, au scanner, une radiologue désagréable et dépourvue d'humanité lui précise qu'il s'agit bien d'un cancer du bas oesophage.

Nous quittons le cabinet, anéantis, Josiane est en pleurs, moi, essayant de la rassurer en lui apportant des témoignages de guérison et de progrès de la médecine, sans vraiment y croire moi-même".