De La Parole du Corps aux Messages de l 'Âme

Rien ne prédestinait a priori Jean-François Lentini à écrire un roman. Au contact du terrain et de l’humain, en tant que directeur territorial au sein de différentes collectivités, ses textes, entre confession et fiction, interrogent la quête de sens. Il invite le lecteur à suivre le fil fragile de l’existence.

De la parole du corps aux messages de l’âme est une enquête narrative, entre fiction clinique et introspection poétique. Le narrateur, Sébastien, traverse la vie comme un médecin de lui-même : il recueille les témoignages de ses organes, ses souvenirs d’hôpital, les “pièces à conviction” de sa chair. Chaque douleur devient une phrase, chaque cicatrice, un indice. Ce n’est pas une autofiction médicale, mais une exploration d’un mystère : comment le corps enregistre ce que l’esprit ne peut dire.
Ce livre s’adresse aux lecteurs qui cherchent des récits où science, psychologie et littérature dialoguent.

Le message central : « Le corps ne ment pas – il raconte l'histoire qu'on lui a apprise. »
Cette phrase-clé ouvre une réflexion profonde sur la manière dont nos traumatismes précoces s’inscrivent dans nos tissus, et comment la guérison passe moins par l’effacement des symptômes que par la compréhension de leur sens.

À une époque où les maladies chroniques augmentent et où les approches holistiques de la santé gagnent en reconnaissance, ce livre apporte une contribution précieuse et profondément humaine. Il réconcilie rigueur scientifique et écoute sensible, rationalité médicale et sagesse corporelle.

Ma manière d’écrire correspond à ce que je suis : une personne qui a toujours refusé d’entrer dans des cases. Les thèmes et sujets abordés dans mes livres n’appartiennent pas à un genre que l’on pourrait ranger « en silo », mais se situent au carrefour de plusieurs disciplines : psychanalyse, psychologie, psychiatrie, spiritualité, philosophie, sociétés humaines…

Extrait

Le silence de l’hôpital n’était pas un silence ordinaire. Il pesait. Il se glissait entre les murs, s’insinuait dans les respirations suspendues. Ce moment suspendu où tout est déjà joué, mais où personne ne sait encore lire les indices.
Sébastien venait de naître. Et déjà, son corps enregistrait ce que les mots ignoraient : la peur, le froid, la séparation. Ce drame intime allait devenir la scène primitive de sa vie.
Le suspect : son propre corps. La victime : un enfant qui n’a jamais vraiment quitté la table d’opération.
Les années passèrent, mais le corps se souvenait. Dans chaque tension, chaque silence, il rejouait la même histoire : le sauvetage devenu abandon, la guérison devenue perte.
Il apprit à se tenir droit, à tout contrôler, à se rendre utile. Il croyait guérir. En réalité, il fuyait.
Puis un jour, son dos céda. Le corps s’effondra là où la volonté résistait encore.
Allongé, vissé de métal, il comprit que toute sa vie, il avait tenté de prévenir la douleur pour éviter de ressentir l’abandon. Mais c’était précisément cette peur de l’abandon qui l’avait empêché de vivre.
« Je croyais qu’il fallait réparer le corps. En réalité, il fallait l’entendre. Chaque vertèbre est une phrase. Chaque douleur, une mémoire. »
Son corps n’était plus son ennemi, mais son témoin. Il n’avait jamais menti — il parlait un langage oublié.
Alors il écouta. Et dans le silence de sa convalescence, il entendit enfin ce que la science n’avait pu lui dire : le corps ne souffre pas pour punir, il souffre pour raconter.