L'Éternité des lettres

J’aime les mots qui murmurent plus qu’ils n’expliquent, les silences qui en disent long, et les histoires qui se tissent entre deux regards. Mon écriture est née d’un manque, d’un besoin vital de comprendre ce que les émotions laissent derrière elles : des traces, des cicatrices, des promesses. Je crois profondément que la littérature peut relier ce qui semble perdu.

L’Éternité des lettres raconte la naissance fragile d’un amour tissé de mots, de silences et de distance. À travers un style intimiste, le récit explore la force des rencontres inattendues, l’élan créatif, la peur d’aimer et la difficulté de se retrouver lorsque les lettres ne suffisent plus. L’originalité du livre tient dans sa forme hybride : entre roman, journal intérieur et correspondance, il dévoile deux voix qui se cherchent autant qu’elles se craignent.

Soutenir ce projet, c’est défendre une écriture sensible, profondément humaine, qui parle à celles et ceux qui ont déjà aimé trop fort ou trop vite. Le roman s’adresse à un public qui aime les récits émotionnels, introspectifs, et les histoires où la littérature devient un personnage à part entière. Inspiré des tourments modernes — distance, écrans, silence — il ambitionne de rappeler que les mots peuvent sauver, mais aussi blesser.

Extrait du livre : 

Je ne sais pas ce qui m’a poussé à venir ce soir-là. Peut-être le besoin de sortir de ma solitude, ou simplement la curiosité de me fondre dans la foule silencieuse des amoureux de mots. Toujours est-il que je me suis retrouvé assis au troisième rang, face à une estrade improvisée au fond d’une petite librairie.

La salle était étroite, trop étroite peut-être, et l’air sentait le café froid et les pages anciennes. J’attendais sans vraiment attendre. Et puis elle est entrée.

Élisa.

Elle s’est avancée vers le pupitre avec la pudeur de ceux qui n’aiment pas être regardés. Dans ses mains, un carnet noir usé par le temps. Quand elle a levé les yeux, un silence dense a envahi la salle, comme si chacun retenait son souffle. Puis sa voix s’est élevée, tremblante et sûre à la fois.

Je pourrais dire que c’était une lecture comme une autre, mais je mentirais. Chaque mot semblait brûlé de l’intérieur. Elle parlait d’un arbre seul dans un champ, de racines empêchées d’aller plus loin, de l’entêtement de la vie qui veut encore grandir malgré les pierres. Mais moi, je n’entendais pas seulement son texte.

Je l’entendais, elle.

Et quelque chose, en moi, a cédé.