L'équation de la vie

Inconditionnel de la lecture depuis l'âge de 12 ans, quand j'ai reçu en cadeau pour ma première communion le coffret des cycles de fondations d'Isaac Asimov.

Depuis j'ai toujours un livre à proximité, d'abord dans mon cartable puis aujourd'hui dans mon sac de boulot. J'ai la chance d'avoir une vie riche en rencontres et en voyages, d'où peut-être une inspiration aidée. Le déclencheur ? Peut-être un moment plus difficile que les autres l'été dernier, et l'écriture s'est imposée.

60 ans depuis le 22 octobre de cette année, j'ai passé les 25 premières années de ma vie en région parisienne et à Paris que je quitte dans le début des années 90 pour aller vivre en Bretagne. Une amoureuse, 2 enfants merveilleux, Louise 30 ans et Brieuc 25 ans, et aujourd'hui 2 petits enfants. Un métier passion - la chance - dans l'industrie où mon expertise, encore de la chance, est demandée. Une autre passion, le sport, depuis l'âge de 7 ans. D'abord la course à pieds, un genou défaillant me pousse dans l'eau, 3/4 heures par semaine aujourd'hui. Ah oui , viscéralement parisien de Paris !

Extrait  

Intrigués par une yourte très éloignée du centre du village, aux allures de sanctuaire que les nomades n'approchaient qu’avec moult déférence, ils avaient essayé de demander au guide, qui habitait là, mais sans succès. Le sujet devait être sensible. Ils s’étaient rendus compte que quelque chose se préparait, des mains féminines s’affairaient sur des tissus et des rubans multicolores. La dextérité de ces femmes était surprenante. Il supputait la présence d’une ou d’un chaman dans cette yourte inquiétante. Dès le matin un petit groupe d’hommes et de femmes se dirigeaient militairement au centre de village pour y déposer toutes sortes d’offrandes plus improbables les unes que les autres. Ça passait de petits animaux inconnus des européens, à des tissus magnifiques mais aussi divers ustensiles, à priori dédiés à la cuisine.

Equipé d’un tambour chamanique pour les uns, un Tagelharpa pour les autres, le petit groupe entonna des chants vernaculaires à consonance spirituelle. Selon la légende, ces tambours doivent-être réalisés, pour la partie bois, avec un bouleau foudroyé lors d’un orage, pour lui conférer ses pouvoirs chamaniques. Pour la partie musicale, la peau de cerf sera épaisse et de premier choix. Quand le silence se fut, un homme grand, le visage complètement recouvert d’un improbable masque, sortit de la yourte en agitant deux grands bâtons munis de clochettes ultra sonores. Quinze minutes d’incantations terrifiantes agrémentées de gestes grandiloquents et de sons gutturaux finirent par épuiser le chaman. Il s’arrêta et se mit à genoux. Toute l’assemblée reprit d’autres chants et les enfants, absents jusqu’alors, courrurent vers le sorcier pour l’aider à se relever. La cérémonie se déroula dans la plus grande tradition mongole, faite de chants et de danses mystiques en finissant par les incontournables doléances des participants. Avant de partir et de se diriger vers sa yourte, le chaman aperçu le jeune couple. Surpris, intrigué, il se rapprocha d’eux. Leur interprète officiel, le fromager local, voyant la scène se rapprochait aussi.

fromager au jeune couple :

- Il va vous parler. Je traduirai

le jeune couple au fromager :

- Vous êtes sûr ? Mais pourquoi ?

 Le traducteur n ‘avait pas eu le temps de répondre, que le chaman commença sa litanie.

- Toi avec tes lettres, et toi avec tes chiffres vous avez des chemins parallèles, mais pour aller vers le même but, où vous vous retrouvez là aussi.

Interloqués, Paola et Charles n’avaient pas pu réagir, le chaman repartait déjà en direction de sa yourte.