De sable, de pierres et de sagesse

Naïma Boussour, née en 1971 à Besançon, docteur en pharmacie. Autrice contemporaine qui n'hésite pas à livrer sa poésie à travers son écriture, sous forme brute ou entremêlée au récit. Elle publie La poésie de l'adolescence, Voyages en ritournelles puis la Rose de la méditerranée.  Elle y peint l'Algérie à l'aube de son indépendance et l'histoire de sa famille. Aujourd’hui, dans son dernier ouvrage, elle revient sur cette terre au cœur du désert algérien. En effet de Sable, de pierres et de sagesse n'est autre qu'une aquarelle de la rencontre de soi et de ses racines. Imprégnée du silence de l'infini, de la philosophie des Touaregs,  elle invite le lecteur à respirer sa véritable essence et renouer avec ce qu'il est profondément.

De sable, de pierres et de sagesse est un ouvrage qui parle de nos chemins intérieurs. Ceux qui nous mènent vers les prises de conscience, et les prises des bonnes décisions. Ceux qui permettent de révéler le meilleur à soi-même. Le silence infini du désert devient alors un théâtre propice aux réponses aux questions égarées de la vie. Lignes après lignes le lecteur pourra s'identifier au personnage principal Nina. Cette dernière n'a de cesse de chercher ses racines et son identité. En cette terre inconnue du Sahara algérien, elle s'ouvre à l'essentiel. Plus qu'un voyage ce livre est un guide de l'apprentissage des âmes. Il  nous incite à grandir sous la dictée céleste des étoiles et la sagesse inspirée des Touaregs. Quelque soit votre âge, votre profession, votre religion l'envie vous saisira d'aller vers votre propre rencontre, en suivant les traces de pas de Nina, comme des empreintes indélébiles sur le sable de son aventure. Qui ne tardera pas à devenir la vôtre !

Extrait 

Il s’arrêta net et se mit en face de moi. Il s’appuya sur son bâton de randonneur aguerri. Il se dégageait quelque chose d’indescriptible de lui. Sa grâce me toucha profondément. Le vent agitait sa robe, son chèche blanc crème, lui masquait harmonieusement le visage. Il faisait ressortir sa peau noire, plus mystérieuse que jamais. Le tissu vaporeux lui donnait nonchalance et élégance. Je considérais ces quelques rides autour de ses yeux. Elles se creusaient en un puits de lumière. Elles avaient volé le soleil et le luxe des grands espaces. Quel âge pouvait-il bien avoir ? Pourquoi cet homme avait choisi le désert comme terrain de jeu. Il interrompit le flot de mes pensées. Il se racla la gorge, son regard planté dans le mien. Il se mit d’une voix rassurante à parler comme un prophète des sables - Nina ma fille, écoute bien ce que je vais te dire. Il y a un vieux proverbe touareg qui dit:

« L’homme a inventé la montre mais dieu a inventé le temps ».

Je voulus réagir mais il me fit un geste comme pour m’en empêcher et continua sur sa lancée. 

- Nina, ma fille, ici tu as le temps. Prends le temps de tout voir, de tout deviner. Écoute tes pas, chacun de tes pas est lourd de sens. Chacun de tes pas est une musique dont tu dois chanter le refrain. Tu crois que je n’observe pas ? Depuis le début, j’ai remarqué que tu es un peu en retrait. Mais tu as raison, ne culpabilises pas pour ça. La chance sourit aux gens qui savent s’attarder. Oui ma fille ! Regarde le ciel, va à sa rencontre. Regarde l’infini, seuls tes yeux pourront raconter. Seuls tes yeux écriront ce qu’ils ont vu. Ils sont ta mémoire et ta parole. Alors ne te prive pas, regarde ! Si tu souhaitais plus d’empressements, ce n’était pas dans le désert, qu’il fallait venir ! Peut-être tu aurais dû te rendre à New York !