La Ballade des Flammes et de la Pluie – tome 2 : L’œuf de pierre

Je suis une jeune autrice nantaise qui passe son temps à cultiver l’art sous toutes ses formes. Je crée des histoires depuis que j’ai des figurines avec lesquelles jouer. Heureusement, j’ai encore l’imagination d’une enfant avec des étoiles dans les yeux.

Le tome 2 de ma saga poursuit les mésaventures de trois personnages principaux qui souhaitent devenir Dragonnier. Au cœur de la formation pour y parvenir, ils réalisent que les difficultés sont plus grandes qu’ils ne le craignaient, et songent à baisser les bras quand l’impensable survient.

Les péripéties prennent place dans une gigantesque ville tentaculaire bâtie sur une montagne solitaire, elle-même emprisonnée dans un cratère. Tout comme sa population, la ville se voit divisée en plusieurs étages distincts, mettant en scène une lutte des classes permanente, dont profite à chaque instant une secte occulte d’assassins.

Dans sa grandeur, et puisque ces sujets me tiennent à cœur, la ville accueille en son sein des cultures diverses qui m’ont permis de mettre en avant des représentations minoritaires.

Extrait

« Son sang arrêta sa course au sein de ses veines. Sa respiration s’interrompit, se changeant en glace au cœur de ses poumons essoufflés. Son corps hurla de terreur en contemplant le vide sous eux, et la mer de nuages se présenta tel un linceul prêt à les accueillir d’un instinct maternel.

Car Blaesphor ne déploya pas ses ailes, tombant à la manière d’une pierre, en piqué, droit en direction de l’inconnu qui sommeillait derrière le tapis blanc de l’horizon.

Olipher voulut crier à plein poumon, déchirer ses cordes vocales alors que son sang reprit sa course et que l’adrénaline intima à son cerveau qu’il était en danger de mort, et qu’il chutait à la verticale.

Ses paupières se refermèrent par automatisme, se préservant du sacrilège de la vue, mais le jeune homme se rendit bientôt compte que c’était pire encore, car il prit à présent conscience que son corps flottait dans le ciel infini, plus même rattaché au Dragon.

Alors il rouvrit ses yeux dans la précipitation et contempla la mer de nuages s’approcher encore et encore tandis que Nyastaryh gardait sa main fermée autour du pommeau, l’autre brandit telle une lame au-dessus de sa tête, alors qu’elle se tenait en équilibre, habituée.

L’hystérie commençait enfin à lui montée à la tête, à moins que ce fût l’absence d’oxygène, ou au contraire une surabondance de cette dernière. Son esprit, quant à lui, s’accoutuma à la sensation de chute, à la morsure du vent qui venait le frapper en tous sens et à chaque instant. De ce fait, Olipher prit conscience que ses ongles s’étaient trop enfoncés dans ses paumes, du sang en émergeant à faibles gouttes, lesquelles s’envolaient au loin, une fois libérées.

Ses pieds se reposaient encore et toujours dans les étriers, son dos arqué avec force, employant toute la force présente dans ses muscles abdominaux. Ses cuisses se mobilisaient également avec peine, criant déjà de douleur, bien qu’une présence en lui le contraignît à se maintenir, envers et contre tout.

Il devait respirer, calmer son rythme saccadé, prendre conscience de son environnement, se maîtriser tel un véritable Dragonnier. Alors il fit de nouveau face au lit de la mer de nuages, qui paraissait si imposante désormais, et qui les aspira entièrement.

Sa vue devint aussitôt impossible, la lumière du soleil disparaissant peu à peu dans ce brouillard éternel et opaque. Ce fût pourtant à cet instant que Blaesphor déploya ses ailes, interrompant brutalement sa chute. C’eut pour effet de plaquer Olipher contre la selle, qu’il heurta avec son menton. »