LA BRIGADE DES ENQUÊTES OBSCURES – La mélodie des calcinés

Je m’appelle A.J. PAYET, auteur réunionnais de romans d’aventure et de polars, passionné de lecture et d’écriture.

Mes histoires s’inspirent de récits enfouis — pirates, navigateurs, esclavagisme, trésors oubliés et secrets hérités du passé — pour tisser des intrigues où réalité et mystère se confondent. Je suis également l’auteur de COMPLOT 974 – Tome 1, un récit où j’explore l’envers d’un monde fait de sociétés secrètes, d’énigmes et de vérités dissimulées.

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La Brigade des Enquêtes Obscures – La Mélodie des Calcinés plonge le lecteur au cœur d’un polar historique fascinant à l’île de la Réunion en 1860. Ce « polar exotique », encore rare dans le paysage national, mêle faits historiques méconnus et intrigues mystérieuses, offrant une vision inédite d’un passé oublié. Ce roman ne se contente pas de raconter une histoire : il ouvre une porte vers de futures aventures et peut inspirer d’autres talents littéraires à explorer des récits encore inédits.

Destiné aux amateurs de polars, d’histoire, d’exotisme et de mystère, ce livre invite également les curieux à découvrir les secrets d’une île et d’une population résiliente. Inspiré par les constructions labyrinthiques de Dan Brown et les fresques historiques de Ken Follett, j’ai voulu créer une intrigue où la vérité et le mythe s’entrelacent, révélant un monde fascinant que peu connaissent. À travers ce projet, je souhaite offrir un nouveau regard sur les territoires ultramarins et partager des histoires qui, jusque-là, sont restées dans l’ombre.

Extrait  

La pluie s’abattait sur les hauts de Saint Louis, dans le sud de l’île, comme une malédiction. Des trombes d’eau dévalaient les ravines en furie, arrachaient les bananiers, tordaient les plants de canne jusqu’à leurs racines. Le vent mugissait dans les pentes volcaniques comme une armée invisible, charriant des rafales lourdes d’embruns. On aurait dit un cyclone d’été, de ceux qui ravageaient la colonie, laissant derrière eux cadavres d’animaux et cases effondrées.

Dans ce chaos, une silhouette de tôle se découpait à peine dans la brume : un vieux hangar de plantation, oublié au milieu des champs noyés. Ses murs rouillés geignaient sous la tempête, les tôles vibraient comme les cordes d’un tambour de maloya¹ malmené par des mains colériques. Autour, le sol n’était plus qu’une mer de boue noire, où ruisselaient des filets visqueux mêlés de canne brisée.

À l’intérieur, l’air était épais, saturé d’humidité et de suie. La lumière vacillante d’une lampe à pétrole découpait les ombres sur les planches pourries. Assis au centre, le commissaire Isidore Turpin ne bougeait plus. Sa vareuse d’uniforme, détrempée, collait à son torse. Ses bras étaient noués dans son dos, les poignets entaillés par des cordes rêches, ainsi que ses chevilles, elle aussi entravées. Une lourde chaîne enserrait sa poitrine, l’épinglant à la chaise comme un crucifié sans croix. Son képi gisait au sol, couvert de boue.

La pluie martelait le toit dans un vacarme assourdissant. Mais, au cœur de ce déluge, un autre son revenait, sec, implacable : le cliquetis d’un métal qu’on traîne sur le sol. Isidore releva la tête. Quelque chose approchait. Une silhouette floue se dessina. Une robe blanche. Des pas lents. La chaîne se déroulait de ses mains, maillon après maillon, avec une régularité funèbre. Le bruit emplissait toute la pièce, comme le tic-tac d’une montre maudite.

- C’est… le Tisaneur qui vous envoie… murmura Isidore, la voix brisée par le froid et la peur.

La silhouette ne répondit pas. Elle avançait, inexorable, telle une prêtresse des anciens rites.