Le bâton de l'ombre

Ce qui a été le plus difficile pour moi dans cette aventure d’écriture, c’est sans doute de trouver un titre. Jusqu’à la toute fin de ce premier livre, je me suis demandé comment l’intituler.
Cette histoire est une ouverture, un premier pas qui s’étendra sur plusieurs volumes. J’espère que ce titre saura éveiller votre curiosité, qu’il sera à la hauteur des émotions et des mystères à venir.

Ce livre n’est que le début d’un long voyage, et j’ai hâte de vous embarquer dans la suite. Merci d’avoir partagé ce moment avec moi.

L’histoire de ce livre a commencé de façon tout à fait inattendue, au cœur de mon bar, Le Balto. Un jour, alors que nous discutions autour d’un sujet de bac lu dans le journal, une cliente fidèle, Josette, ancienne professeure d’anglais, lança une invitation simple mais précieuse : chacun des présents devait écrire un court paragraphe décrivant une scène de fuite.

Ce petit exercice improvisé, né d’un moment de partage et de curiosité, s’est avéré être le point de départ d’un voyage plus vaste, celui qui m’a conduit à écrire ce livre. J’ai retravaillé et enrichi ce premier texte, mais c’est bien cette étincelle initiale, née au coin de mon comptoir, qui a donné naissance à cette aventure fantastique.

Résumé

Tout commence dans l’ombre d’un camp lugubre appelé Hoorts. C’est là que Lynn, un jeune esclave discret mais tenace, parvient à s’échapper. Il ne sait pas encore que cette fuite va bouleverser bien plus que sa propre vie : elle va l’entraîner loin, vers les montagnes du Nord, là où sommeille une magie ancienne.

Pendant ce temps, dans le royaume voisin de Sursaut, Cédric découvre une arme oubliée de sa propre famille. Le Bâton de Guizzi. Héritage mystérieux, dissimulé depuis des générations, ce bâton aux origines royales semble porteur d’un pouvoir oublié… et d’un destin qui l’appelle. Cédric, sans vraiment comprendre encore ce qui l’attend, se retrouve poussé vers les mêmes montagnes du Nord.

Leurs chemins vont se croiser, puis s’entrelacer. Autour d’eux, des compagnons se rassemblent : Rose, Vizul, le capitaine et d’autres encore. Tous vont devoir faire face à des terres hostiles, à des créatures venues d’ailleurs, à la magie noire qui rôde et à leurs propres blessures. Car derrière les épreuves physiques se cachent aussi des doutes, des trahisons, et les fantômes du passé.

Le groupe atteint le sinistre Village des Morts. Un lieu figé dans le silence et la légende. Là, les ruines se réveillent la nuit. Les esprits des anciens reviennent hanter les vivants. Et Cédric, en plein cœur de ce théâtre spectral, est confronté à une vérité plus ancienne encore que le bâton lui-même : une histoire de pactes brisés et de sang royal, oubliée dans les ténèbres.

Il parvient à briser le sort, mais à quel prix ? Marqués à jamais, les membres du groupe poursuivent leur route. Ce qu’ils ont vécu n’est que le début. Ce qui vient ensuite sera plus grand, plus dangereux. Mais peut-être aussi porteur d’espoir.

Extrait 

Tous dormaient. Seuls les postes de garde, dispersés comme des sentinelles figées dans l’obscurité, restaient éveillés, baignant dans la lumière tremblante des feux de veille.
Même le vieux chat, fourbu par ses expéditions nocturnes, s’était tapi à l’abri du vent. Il attendait, l’œil mi-clos, la première rumeur humaine — promesse de chaleur et de restes tombés d’une main distraite.

Peu à peu, la nuit se rétracta, chassée par les pâles lueurs de l’aube. Le camp s’éveillait, lentement, comme un monstre repliant ses membres engourdis.
Mitra, la cuisinière, était déjà debout. Sans un mot, elle ralluma le poêle à charbon, ses gestes précis, méthodiques, guidés par des années de répétition. L’odeur de bois brûlé se répandit dans l’air glacé.

La routine s’installait, implacable. La relève des gardes s’effectuait dans un silence grave, ponctué seulement par le bruit sec des bottes sur la pierre.
Tout dans ce lieu semblait réglé, mesuré, verrouillé.