Le Soldat Perdu, tome 3

Cadre dirigeant retraité, passionné d'Histoire, ancien pilote privé. J'ai publié un premier livre à compte d'auteur pour les enfants à lire par les parents, les aventures d'un personnage imaginaire du XIème siècle, "La véritable Histoire du Chevalier Pierre-Robert". Les éditions Maïa ont publié les tomes 1 et 2 du Soldat Perdu.

Le soldat Perdu est une fiction avec une note de fantastique, une saga qui raconte le destin de deux familles allemandes, l'une protestante, l'autre aristocratique et catholique.
Leur point commun? Francophone et francophile aimant la ville de Royan et sa région. Tout commence à la Belle Epoque. Le destin des deux familles ne cessera de s'entrecroiser jusqu'en 1964. Certains personnages connaîtront les deux guerres mondiales, se battront contre le nazisme ou succomberont pour un temps à ses sirènes.
Ils connaîtront l'amitié, le désespoir, l'amour, la résilience. Le lecteur au fil des pages s'attachera à eux, riant et essuyant parfois une petite larme d'émotion.

Le récit n'est pas que sur la guerre, il raconte la vie de ces deux familles allemandes qui font face aux évènements souvent dramatiques de la période de 1914 à 1945. 
L'histoire se termine en 1964 à Royan par un coup de théâtre. ( d'où le titre : le Soldat Perdu)

Résumé du tome 3 qui vous donnera une idée de la teneur du récit:
Alexandra von Montgelas reçoit deux visiteurs inattendus, Magda Goebbels, épouse du ministre de la Propagande du Reich accompagnée de quatre de ses enfants, puis Hermann Göring, deuxième personnage du IIIème Reich : le vin pétillant du domaine de Schönschloß devient officieusement le « Champagne du Reich »,à son corps défendant.
Elle essaie de convaincre son mari Paul de ne pas se laisser charmer par les sirènes nazies, mais en vain, et voit avec crainte ses deux fils s’engager, Oliver dans la Luftwaffe et Roman dans les Panzer de la Wehrmacht. Elle pressent que le malheur finira par frapper sa famille.
A la fin de l’été 1939, Andreas âgé d’à peine 15 ans décide de retourner en Allemagne à la recherche de ses parents Josef et Jacqueline Engelmann dont il n’a plus de nouvelles. La guerre est déclarée le 3 septembre, il lui est impossible de revenir en France. Il lui faudra survivre seul dans un monde en guerre. Il rejoint l’Afrika Korps et combat en Lybie, puis affronte les chars soviétiques au cours de la bataille de Koursk. Malgré de graves blessures et de brillants états de service, à peine remis sur pied, il est affecté au commandement d’une batterie d’artillerie à Royan à son étonnement et sa plus grande joie. Il n’envisage pas un seul instant que le destin lui réserve une surprise qu’il est loin d’imaginer….

Extrait du livre :

1939- Le  pasteur Josef  Engelmann est interné à Dachau. 

Josef réunissait chaque jour un petit groupe de prêtres et de pasteurs, ainsi que ceux qui le désiraient, pour prier et organiser la distribution de nourriture aux plus nécessiteux, nourriture qu’il volait dans les cuisines. Pour ne pas sombrer dans cet enfer inhumain, seul l’Amour pouvait apporter une lueur d’espérance. Il arpentait le camp dès qu’il le pouvait, trouvait toujours un mot de consolation ou d’encouragement à dire aux nombreux prisonniers qu’il croisait. 
Il s’arrangeait toujours pour éviter le Rottenführer Günter Weber. Il le voyait de loin s’entrainer sur le terrain de sport de l’école des élèves SS situé à quelques encablures des fils de fer barbelés et du fossé qui encerclaient le camp d’internement, qu’il appelait désormais le camp de la mort. 
Joseph avait rapidement compris qu’après chaque exécution ou assassinat gratuit, les corps des victimes transportés sur des charrettes étaient convoyés vers un bâtiment à l’écart. Une grande cheminée dressée vers le ciel, crachait presque chaque jour une fumée noire et grasse, dont l’odeur suave était écœurante. Parfois, découragé par l’horreur du quotidien, il regardait l’affreuse cheminée et s’adressait à Dieu sur un ton de reproche : 
-  Est-ce là donc, Seigneur, le seul chemin pour Vous rejoindre ? 
Cependant, chaque fois qu’il se sentait sombrer, une petite main se glissait dans la sienne. C’était celle d’Ethan, un enfant juif orphelin avec qui, il partageait souvent sa maigre ration. Le gamin lui offrait alors un sourire lumineux. Il avait sans doute le même âge qu’Andreas mais était si petit, si fragile que Josef en avait la gorge serrée en le regardant.
Le soir allongé sur son lit de bois sans matelas, au moyen d’un mauvais crayon il écrivait sur des bouts de papier déchirés des mots d’amour à Jacqueline, tout en sachant qu’elle ne les lirait jamais. Quand les gémissements de ses compagnons de malheur ne le réveillaient pas au milieu de la nuit, il dormait d’un sommeil profond dénué de rêve.