Mon ami Léonin

Né à Mexico de parents Français, l’auteur passe son enfance et son adolescence au Mexique. Il étudie en France, travaille à Nice et Monaco avant de poser ses valises à Montréal où il vit depuis 1979.

Naissance, enfance et adolescence au Mexique, bref séjour en France, établi à Montréal. Tour à tour garçon de ferme, mannequin, agent de bord, commercial, professeur, l’auteur se consacre à l’enseignement de la Communication Assertive Bienveillante et l’écriture. 

Un homme et son ami, un perroquet, dialoguent, rient, plaisantent, se jouent des tours. Ensemble, sans drames, ils vivront les dernières années pendant lesquelles la vie de l’homme est chaque jour davantage conditionnée par deux obsessions : boire et se droguer. Un matin, il lâche tout pour aller dans une maison de réhabilitation. À la sortie de cette retraite, le perroquet est le témoin, le supporter et le confident de la lente reconstruction de son ami. Il l’accompagne jusqu’à ce qu’il devienne l’homme qui depuis toujours sommeillait au fond de lui.

Dans presque chaque famille il y a une personne qui souffre de dépendance à l’alcool ou aux drogues. 
Je souhaite que ce livre devienne source d’inspiration et soit une référence pour ces personnes et celles qui les entourent et se sentent démunies ou perdues. Je veux qu’elles voient qu’il est possible de s’en sortir en suivant certains chemins.

Extrait du livre :

Boire de l’alcool, pour me rapprocher  des gens, me faire accepter, être intégré. Depuis que j’ai l’âge de raison, je me sens différent. Dans l’autobus pour Mexico je suis hors normes, je suis plus grand, mes cheveux châtains aux pointes blondies par le soleil tombent sous la ligne de mes épaules, ma peau cuivrée de  blanc bronzé. « Tu vois Léonin, je devais ressortir comme un perroquet dans un  groupe de pigeons. Avant de te connaître, nous avions déjà des points en commun. Différent je l’étais, je le suis encore. J’ai passé mon enfance et mon adolescence à essayer de me fondre dans la masse. J’ai adopté les tenues vestimentaires des paysans des régions chaudes, chemise de coton blanche, sandales de cuir à semelle de pneu de voiture, jeans, chapeau de paille. J’ai adopté l’argot de mes amis des quartiers populaires. Rien n’y faisait. Quand j’ai commencé à boire avec mes amis, je me sentais un des leurs jusqu’à ce qu’un incident ne vienne me rappeler cruellement qu’il n’en était rien. Je ne me souviens pas du nombre de fois où j’ai été impliqué dans des pugilats pour démontrer que j’étais autant citoyen de ce pays que mes adversaires. « Soy mas mexicano que el chile : je suis plus mexicain que le piment. » 
Quand je suis allé étudier en France je me suis trouvé confronté à une dynamique similaire. Dans ce cas j’ai les caractéristiques physiques de la majorité. Une différence de mentalité, un accent différent me mettaient dans une case à part. Je n’ai pas eu à me battre, ni à prouver que je suis plus français que le fromage. Dans tous les cas l’acceptation passait par l’alcool.