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Auvergnat né à Clermont-Ferrand, j’arrive à Limoges à l’âge de 22 ans pour devenir professeur des écoles, ville que je ne quitte pas et où j’enseigne. Instituteur (je tiens à ce nom) en ville, j’enseigne un peu plus de 10 ans dans ce que l’on appelait les Z.E.P. (Zone d’éducation Prioritaire), puis dans une école de presque centre- ville. Papa de deux grandes filles déjà adultes et d’un garçon, déjà ado, marié et moi déjà presque très adulte…

Avant-propos, bref avertissement, dont on fait précéder un ouvrage. Ce qui prépare ; préliminaire.

Attention aux préliminaires, la suite n’est pas forcément « glorieuse ». Donc, moi, pas prétentieux car pas de bagages pour avoir de bagages pour avoir de prétentions.

Je ne prétends rien, juste…

Alors. Alors que.

Tout aurait pu être si bien.

Tout allait bien.

Mais tout ce bien m’ennuyait… m’ennuyait. Alors que… tout ce bien, n’ira, n’irai, n’irais plus bien (problème de conjugaison).

Ce sera du rien. Ce n’est rien, il y a tout… du tout sans rien, dans ma rue, dans mon journal, et puis, et puis…

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Un petit mot d’Amélie Nothomb, que j’ai eu la chance de rencontrer lors d’une dédicace champagne,qui a pris le temps de me lire, et qui a eu la courtoisie et surtout l’élégance de me répondre : « Merci pour votre manuscrit remis hier et lu dans le train du retour. Je l’ai beaucoup aimé (…) Je vous souhaite le meilleur. »

Extrait  

Je rentre de la récréation dans ce bruit sourd.

Comme d’habitude, comme tous les jours, ou presque… Toutes ces grimaces bouches ouvertes, ou ces portables accrochés aux oreilles par de malfaisants écouteurs, doivent les étourdir. Tant pis pour eux. Ils ne connaissent pas la chance d’un simple bruit apaisant. Ils ne font que crier, vociférer et s’abreuver de sons toujours plus forts. Je rentre dans ma salle de classe, parmi ces criards et victimes conscientes de bruits trop extrêmes qui ne servent à rien. De toute façon je ne les entends pas… Je m’assois, toujours aussi sage, comme d’habitude, les fesses bien posées sur ma chaise, les mains bien installées sur mon pupitre. Et eux… ils continuent d’ouvrir béante leur bouche, à bavasser sur des sujets sans aucune importance. Je n’essaie même plus de lire sur leurs lèvres. Je m’en moque à présent. Ils se fichent bien de moi… Je ne sais pas crier comme eux.

Je suis sourde. Je suis sourde, muette et appareillée, mais la technologie ne me fait qu’entendre des bruits sourds comme moi… Leurs cris usent les piles de mon sonotone. Je suis sourde, muette, je rentre de récréation et Monsieur le Professeur, là, j’ai envie d’un cri, comme le votre, que vous vociférer depuis dix minutes, pour ramener l’attention que vous n’aurez finalement pas… et vous ne voyez pas mon cri. Prof ! je suis sourde, muette, et vous êtes aveugle ? Regardez-moi s’il vous plaît ! Regardez mon cri !! je suis pas une autre des autres qui vous emm…quiquinnent au contraire.

(…) Ça a recommencé aujourd’hui en pire. Je n’ai pas tout mes cinq sens, mais il m’en reste deux vitales : la vue et le toucher. La vue pour entendre. Le toucher… subir les frappes, qu’on pourrait qualifier de taquineries, mais qui sont surtout harcèlements… d’elles, d’eux. C’est pas moi l’handicapé ! Ce sont eux ! Ils ne supportent pas les autres comme moi ! En quoi ça les dérange ?!! Elles, ils me tapent Monsieur le Professeur ! On me tape, tape, tape !!!

Eh! Regardez mon cri!! Ma bouche est tellement ouverte que mes mâchoires vont s’effondrer. Eh ! Regardez ce cri avec mes bras qui se balancent de haut en bas ! Je suis sourde et muette Professeur… êtes-vous aveugle ?!

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