Ce que personne n’a vu

Stéphanie, 29 ans, écrit avec sincérité et pudeur. Passionnée par les mots depuis toujours, elle explore à travers ses histoires la fragilité des émotions et les cicatrices invisibles que chacun porte. Ce que personne n’a vu, est son premier roman, né d’un besoin profond de mettre des mots sur ce qu’on tait et sur des thèmes importants, tel que le harcèlement.

Ce que personne n’a vu explore le croisement de deux solitudes : celle de Léna, une adolescente rendue invisible par le harcèlement, et celle d’Élias, un garçon venu pour se venger d’un passé qu’il ne comprend plus.
À travers une narration alternée et points de vue de plusieurs personnages, le roman dévoile les blessures silencieuses, les mots qu’on étouffe et la frontière entre vengeance, rédemption et sentiments. 
L’originalité du texte mêle à la fois la tension psychologique et émotion brute avec un côté poétique.
Soutenir ce projet, c’est donner de la visibilité à une histoire qui aborde avec justesse le harcèlement, la culpabilité et la reconstruction de soi.
Destiné aux adolescents et jeunes adultes, il touche également les adultes par sa portée universelle : celle du besoin d’être vu, entendu et compris et ainsi savoir comment aider à survivre au harcèlement, et au deuil. 
Inspiré des non-dits du quotidien et des regards qu’on évite, ainsi qu’une histoire personnelle, Ce que personne n’a vu se veut comme un écho à tous ceux qui se sont déjà sentis invisibles où qui ont déjà vécu une situation similaire. 

Extrait du livre : 

C’était tous les jours la même mécanique, trop bien huilée. 6h42, le réveil vibra. Pas de son, juste ce frémissement discret, comme si le monde entier devait dormir, sauf elle. Après avoir trouvé le courage de se lever, elle observa son reflet dans la glace, celui qui lui semblait flou. Cheveux attachés à la va-vite, cernes dissimulés sous une couche de silence. Elle enfila son sweat noir, celui trop large, dissimulant ce qu’elle ne savait plus montrer.
Les élèves affluaient, déjà bruyants, déjà moqueurs. Elle longeait les couloirs, tête baissée, et retrouva les mêmes visages, les mêmes sourires carnassiers, croisés l’an passé.
— Tu crois qu’elle entend les murs lui parler ? chuchota Noam.
— Elle parle à son carnet, tu as vu ? Trop flippant, ajouta Inès.
Elle n’avait pas besoin de les regarder. Elle connaissait leurs voix, leurs intonations. Le pire, ce n’étaient pas leurs rires acérés, mais le silence épais des autres, les têtes baissées, les pas qui s’accéléraient.
Elle posa son carnet noir sur la table, tel un bouclier la protégeant du reste du monde. Il était aussi usé qu’elle. C’était son île, son refuge.
Et puis, il entra. Le nouveau. Un regard froid, des yeux d’acier. Il croisa son regard. Et pour la première fois, quelqu’un la vit vraiment.