De l’Enfant à l’Homme

Né de l’incompréhension de la société, Lou Bilgret expose les paradoxes que la société nous offre tous les jours. À force de discussion, l’auteur prend la plume dans l’objectif de démontrer en quoi nos évolutions sociétales sont devenues lourdes et attristantes.

D’un naturel lucide, le manque de discernement de la population à différencier le bien du mal sera à la fois sa source d’inspiration, mais également la base d’une déprime quotidienne. Il ne cherche pas la popularité, juste crier de tous ses poumons et réveiller la population de ses illusions, ceux même si ça doit en blesser plus d’un.

Ce livre est un cri. Il traite d’un thème aussi vaste que brûlant : le naufrage silencieux de notre société contemporaine. À travers une série de constats percutants, parfois dérangeants, il expose les contradictions qui rythment notre quotidien et les failles qui gangrènent notre rapport au vrai, au juste, à l’humain. Son originalité réside dans la voix qu’il porte : celle de quelqu’un qui observe sans fard, écoute sans filtre, et écrit sans compromis. Ce n’est pas un essai académique ni une œuvre romancée, mais une alerte brute.

Participer à sa création, c’est soutenir une démarche indépendante, lucide, qui refuse les masques et les discours prémâchés. Ce livre s’adresse à ceux qui doutent, à ceux qui pensent trop, à ceux qui ressentent un décalage sans toujours pouvoir le nommer. Il s’inspire des discussions de comptoir autant que des réflexions nocturnes, des lectures marginales, et des douleurs rentrées. Il aspire à secouer — non à plaire — et à rallumer une pensée que trop de confort a endormie.

Extrait  

En fait, de nos jours, ou plus exactement, depuis les premières brindilles de connaissances, un amalgame profond est né sur cette notion de réflexion et sur la manière de l’employer. Son usage, un peu fourre-tout, ce fait aussi bien pour qualifier une personne cultivée qu’une personne intelligente. Le point commun qui apparaît, c’est qu’on associe toujours ce terme aux études comme noyau de la réflexion.

Mais, sérieusement, qui a-t-il de différent entre lire une phrase de cinq mots et lire des articles du Code civil ? Qui a-t-il de différent entre une addition de CP et des démonstrations en prépa ? Si le niveau de complexité à appliquer des articles ou un théorème dans un cas revenait à mesurer notre niveau de réflexion, ça signifierait qu’elle est poussée proportionnellement par notre volume de connaissance. On renie notre formatage, qui est justement le moyen sur lequel on se base en habituant notre cerveau à penser d’une certaine façon. C’est ceci que l’on banalise dans les rues pour déterminer la réflexion.

Alors que non, à contrario, la réflexion c’est l’incertitude. Elle donne confiance et se voit correctrice de son soi, une mère, une confidente sur laquelle on s’appuie face à l’appréhension. Une main de secours dans une société anxiogène. C’est ne pas suivre une voie définie, c’est se retrouver face au Monde lorsque nos valeurs divergent des normes. Un avis, une façon, une vision qui se lit sous nos paupières bridée par l’imagination. Là est toute l’opposition entre cet apprentissage continu et notre réflexion.