En compagnie des morts

Après une intense activité de chef d’orchestre, d’interprète, de compositeur, de pédagogue, Gilles Colliard pose son violon afin de se tourner vers un intérêt de toujours : l’écriture.  
Il dévoile alors dans ses ouvrages un parcours atypique. Il s’ouvre sur son hyper sensibilité à l’au-delà, parle de ses visions, de son don de médium, de sa relation au Divin.

Les relations humaines se déploient dans l’horizontalité. Un regard vers l’autre, une main tendue, un baiser. J’ai pour ma part été invité à vivre la verticalité. Dès mon plus jeune âge mes nuits furent hantées par des êtres nommés fantômes, esprits, morts, âmes avides de prendre contact avec un enfant qui pouvait les percevoir, les sentir. Parallèlement, je développai une forte connexion avec le Divin, m’adressai aux anges, à Dieu, à tout ce qui pouvait me sembler une aide précieuse. Cette relation avec la verticalité était à mes yeux plus naturelle que de me tourner vers mes semblables car il existe des expériences dont on ne parle jamais par peur. Peur d’être considéré fou, peur aussi de voir les phénomènes augmentés si dévoilés. Je souhaite désormais consacrer mon temps au partage d’un vécu traumatisant mais également salvateur. Nous ne sommes pas seuls. Nos ancêtres veillent sur nous, nos protecteurs célestes aussi. Je désire avant tout offrir un témoignage authentique car l’époque se prête plus que jamais dans l’histoire à nous ouvrir, développer nos sens, à nous questionner sur l’essentiel.

Extrait du livre

Le respectable docteur m’accueillit de manière presque paternaliste. 
Certes, il avait devant lui un enfant. 
Ce qu’il ignorait, c’est que je n’avais plus d’âge. 
Seules les personnes en contact avec les esprits peuvent comprendre à quel point ces manifestations nous transforment et nous vieillissent prématurément.

Il me demanda de m’asseoir en face de lui et de poser ma main droite sur une feuille de papier blanche. 
Là, il prit son pendule et commença à l’osciller au-dessus de ma main. 
À ce moment précis, le pendule se mit à tourner de manière totalement chaotique dans tous les sens puis se stabilisa un instant à l’horizontale, comme tendu par une force invisible. 

Le praticien le posa immédiatement sur son bureau et m’interpella : 
« Gilles ! Mon grand ! Dis-moi ce que tu vois la nuit ! »
Je lui servis la même litanie que celle donnée à mes parents ; je vois des araignées et des squelettes…
« Non Gilles, je suis certain que tu vois d’autres choses. S’il te plaît, parle ! »

Ma version ne changea pas.