Entre larmes et lames

Passionnée de lecture depuis mon enfance, j’ai toujours trouvé refuge dans les histoires. L’écriture s’est imposée comme une évidence, une façon de donner une voix à mes émotions et à mes obsessions. Ce premier roman concrétise un rêve de longue date : partager mon univers avec des lecteurs avides d’intensité et de frissons.

Ce roman plonge le lecteur au cœur de Medellin, dans un univers où la violence des cartels se mêle aux blessures intimes. Camila, mon héroïne, est marquée par le meurtre brutal de ses parents et décide de s’infiltrer dans le cartel des Los Lobos de Medellin pour trouver des réponses et assouvir sa vengeance. Ce livre n’est pas seulement une histoire de crime : c’est une dark romance, un drame psychologique où la frontière entre victime et bourreau s’efface.

L’originalité de ce projet réside dans le mélange entre intrigue criminelle haletante et passion interdite, où chaque sentiment devient une arme. J’ai voulu écrire un récit intense, addictif, qui séduira les amateurs de thrillers, de romance sombre et récits familiaux chargés de secrets. Le public visé est large : lecteurs de dark romance, polars noirs, ou simplement de sagas dramatiques captivantes.

Mes inspirations viennent des récits de mafia, des séries où la tension se nourrit des relations humaines, mais aussi de ma propre passion pour les histoires qui interrogent la morale. Ce roman est une promesse d’émotions fortes, de suspense et de révélations jusqu’à la dernière page.

Extrait  

Prologue

La lumière chaude de ma lampe éclaire les pages de mon livre, mais mes yeux glissent depuis longtemps sur les mots sans les lire. En bas, les voix de mes parents résonnent, étouffées par le plancher. Des éclats de rire montent, familiers, rassurants. Je devrais descendre, partager ce moment avec eux. Mais je suis restée dans ma chambre, sous prétexte de fatigue. J’ai treize ans, et parfois, je me cache dans mes histoires pour oublier la lourdeur de Medellín.

Je ferme le livre. L’air me semble plus lourd, chargé d’électricité. Et soudain, un bruit sec me fait sursauter : le grincement métallique de la grille à l’entrée. Je tends l’oreille. Un silence anormal lui succède, pesant, oppressant.

— Camila ?! m’appelle ma mère d’en bas. Sa voix est joyeuse, mais je crois percevoir une pointe d’inquiétude.

Je me lève, prête à répondre, quand un fracas déchire la maison. Du verre qui éclate. La porte d’entrée qui explose sous un coup de force. Le choc résonne jusque dans ma poitrine.

— Qu’est-ce que… ?! crie mon père.

Puis une voix masculine, glaciale, tonnant comme une condamnation :

— Personne ne bouge !

Mon sang se fige. Je cours jusqu’au placard, j’ouvre la porte à la volée et m’y engouffre. Mes mains tremblent en refermant le battant. À travers la fente, je vois mon reflet trembler dans le miroir de ma chambre. En bas, les éclats de voix se transforment en supplications.

— Pitié… pas devant ma fille ! supplie ma mère. Un rire sec lui répond.

Puis un cliquetis métallique. BANG.

Le coup de feu fait vibrer les murs.

— Non ! hurle mon père.

Une rafale l’arrache au monde. Un silence brutal tombe. Seul persiste le bruit absurde d’un verre qui roule et s’écrase au sol. L’odeur âcre de poudre remonte jusqu’à moi, se mêlant à la cire des meubles et au parfum de lessive de ma couverture. Je mords ma main pour étouffer mon cri. Les larmes brouillent ma vue. Des pas résonnent dans l’escalier. Lents, méthodiques, inexorables. Le plancher grince à chaque marche. Je retiens ma respiration. La porte de ma chambre s’ouvre À travers la fente, je les distingue. Des silhouettes armées, menaçantes. Et puis… un visage. Je le reconnais. Andrés Castro. Je l’ai déjà vu dans les journaux, en photo, entouré d’hommes en costume. Mais en vrai, il n’a rien d’humain. C’est une présence. Froide. Écrasante. Ses yeux balayent la chambre comme s’il en possédait chaque recoin. Je détourne le regard, incapable de soutenir ce vide. Et puis… je le vois. Alejandro. Mon frère. Mon cœur bondit dans ma poitrine, soulagé, croyant à un miracle. Il est là. Il va parler, il va agir, il va les arrêter. Mais ses yeux sont morts. Ses mains croisées derrière le dos. Il se tient droit, impassible.

— Alejand— ! crie ma mère en bas.

Sa voix se brise, emportée par une rafale. Je chancelle, même cachée. Mes mains s’arrachent à ma bouche. Je sors un sanglot. Trop fort. Un des hommes se retourne. Avance vers le placard. Mon corps décide pour moi. J’ouvre la porte d’un coup, trébuche hors de ma cachette, et me retrouve face à eux. Les regards se braquent sur moi. Andrés. Son expression ne change pas, mais ses yeux s’attardent sur moi. Je sens son attention, glaciale, comme un couteau contre ma peau. Pas un mot. Juste ce silence qui m’écrase. Je cherche Alejandro du regard.

— Ale… ?

Ma voix se brise en un souffle. Ses yeux rencontrent les miens. Une fraction de seconde. Puis il détourne la tête. Comme si je n’existais pas. Comme si je n’étais pas sa sœur. Mon monde s’écroule. Andrés finit par lever la main.

— Laissez-la.

Ses hommes reculent, lui aussi, Alejandro les suit. Sans un mot. Sans un geste. Et je reste seule, figée dans ma chambre, au milieu d’une maison devenue tombe. Je suis vivante. Par miracle. Mais plus rien n’existe. Plus mes parents. Plus ma famille. Seulement cette vision qui me hante : Andrés, le prédateur qui m’a vue. Et Alejandro, mon frère, qui aurait pu les sauver. Et qui n’a rien fait.