EXILIO - La Lumière oubliée

Né dans les années 60, l’écriture a toujours été pour moi bien plus qu’un simple passe-temps, c’est une véritable passion qui nourrit mon existence. Cette passion s’est exprimée au fil du temps à travers des formes diverses : nouvelles, poésies, histoires illustrées, romans… autant de manières de donner vie à mes pensées et à mes émotions.

Exilio : la lumière oubliée raconte l’exil bouleversant d’une famille basque pendant la guerre d’Espagne. Cette famille explore la résistance sans armes, la force du lien familial, l’attente et l’amour comme acte de survie. Ce livre donne une voix à ceux dont on ne parle pas et invite le lecteur à ressentir leur souffle, leur silence, leur courage.

C’est une contribution à faire revivre une mémoire oubliée et à porter un message humaniste d’actualité. Ce livre s’adresse aux amoureux de l’Histoire, aux passionnés des récits humains, aux jeunes générations en quête de sens.

Inspiré par des faits réels et par les écrits sur la guerre et l’exil, le livre aspire à devenir un hommage à la dignité humaine. La lumière persiste même dans le déracinement.

Extrait

Gendarme :
Dépêchez-vous ! Les camions vont partir, allez, plus vite ! Montez !

Miguel :
Nous avons roulé environ une demi-heure dans ce camion… puis, tout à coup, il s’arrête au centre de la place du Boulou.

Juanito :
Il n’y a pas grand monde ici pour nous accueillir… Et il fait si froid. Je me trouvais assis à côté de Carmen, une exilée qui semblait bien connaître les décisions des dirigeants français.

Carmen :
C’est une décision du gouvernement français de Daladier. Ils ont prévu d’interner les étrangers qui, selon eux, pourraient troubler l’ordre public et menacer leur sécurité nationale.

Teresa :
Il n’y a pas beaucoup de monde pour nous accueillir ici. Il fait vraiment froid.

Carmen :
Les Français sont dégoûtés par notre arrivée. Ils nous voient comme des intrus, ils craignent des troubles Elle lit un article de journal "Quand le calme régnant chez nous aura rendu plus sereins les réfugiés espagnols ; il faudra les renvoyer d'urgence en Espagne. Quant aux femmes, vieillards, enfants, ils seront beaucoup plus heureux de rentrer chez Franco."

Gendarme :
Rangez-vous sur le bas-côté ! plus vite que ça ! serrez-vous ! avancez ! plus vite !

Miguel :
La rue était silencieuse, éclairée seulement par quelques lampadaires et la pâle lumière de la lune. Comme des pestiférés, nous avancions, chaque pas accompagné d’un bruit de porte qui se ferme brusquement, d’un volet qui claque… et nous nous enfoncions dans cette nuit noire. Enfin, glacés et fatigués, nous sommes arrivés à la gare, où un wagon nous attendait. Nous étions serrés les uns contre les autres dans ce wagon. Un gendarme, impatient, nous ordonnait encore.

Gendarme :
Serrez-vous ! Allez, serrez-vous !

Miguel :
Nous étions nombreux, entassés dans ce wagon, sans lumière, sans chaleur. Et tandis que la nuit tombait, épuisés, nous avons fini par nous endormir, bercés par le roulis du train.

Gendarme sur le quai :
Allez, allez ! Plus vite, descendez !

Miguel :
Guidés par les gendarmes, nous avons marché, dans le froid, dans l’obscurité. Et puis, enfin, après une longue marche, un camp est apparu devant nous…

Miguel :
Le camp de Bram, une étendue sombre, où des milliers de réfugiés attendaient, perdus, dépossédés.

Gendarme :
Allez, plus vite ! placez-vous, serrez-vous, dépêchez-vous !