Hard Labor

Les livres sont pour moi un refuge, un moyen de m’inventer une multitude de mondes imaginaires où m’évader. Passionnée de lecture, j’ai toujours puisé mon inspiration pour écrire mes propres recueils.

C’est une New Romance psychologique, qui explore le poids du passé et la reconstitution émotionnelle à travers la rencontre forcée de deux adolescents liés par un traumatisme ancien. Dans ce roman, nous retrouvons le point de vue des deux protagonistes, dans un décor solaire pour une histoire sombre. Chaque chapitre se lit comme une scène, avec des dialogues vivants, des silences pleins de sens et des détails visuels précis. Parce que Hard Labor parle à tout le monde qui a déjà eu peur d’être jugé, blessé ou trahi. Ce roman s’adresse à un public averti, minimum 17 ans. Plusieurs inspirations ont aidé la création de ce livre : Off Campus, Campus Drivers, Did I Mention I Love You…

Extrait

Papa crie depuis le rez-de-chaussée :

- Elya ! Le camion est là !

Je sursaute, encore engourdie par une courte nuit. Je rassemble mes derniers cartons et les descends, un par un, dans l’allée où les déménageurs s’activent déjà.

Noah m’appelle, un trousseau de clés dans la main.

- El ! Je prends ma voiture avec quelques cartons. Tu viens avec moi ?

- Oui, attends, je prends mon sac.

Quelques minutes plus tard, nous roulons à travers une ville encore à moitié endormie.

Les rues sont calmes, baignées d’une lumière dorée. Je me sens à la fois nerveuse et excitée.

Noah me jette un coup d’œil en souriant.

- Tu vas enfin voir la maison.

Je soupire.

- Ouais… Tout le monde l’a déjà visitée, sauf moi.

Quand Noah gare sa voiture, je retiens ma respiration.

- Alors ? demande Noah, presque fier.

Je hoche la tête, encore trop impressionnée pour parler.

Il ouvre la porte, et nous entrons.

Je pose mes cartons et commence à déballer. Mais au bout d’un moment, je m’accorde une pause. Je m’approche de la fenêtre et observe le quartier. C’est là que je le vois. Dans la maison voisine, un garçon torse nu est de dos. Il se retourne, et mon cœur rate un battement.

Ben.

Ben, ce garçon de mon lycée, un an plus âgé que moi.

Ses paroles cruelles me reviennent en mémoire comme des coups : « T’es grosse, arrête de manger. »

« Tu devrais penser à faire du sport. »

Un goût amer me remonte dans la gorge.

Flashback

Je revois la salle de bain de mon ancienne maison. Les carreaux froids sous mes genoux. Mon souffle court. Le bruit de l’eau du robinet pour couvrir celui que je faisais. Et cette honte. Cette peur qu’on découvre ce que je faisais pour effacer ce que les autres voyaient.

Une autre image s’impose — moi, plus jeune, dans la cour du collège. Un groupe de filles riant derrière moi, chuchotant, imitant ma façon de marcher.

J’avais fini par ne plus manger à midi, avant de dévaliser la cuisine le soir, seule dans le noir.

Mais aujourd’hui, je ne suis plus cette fille-là.