L’amour d’une mère

Martin Roces est un auteur qui aime jouer avec la corde sensible. Il parle toujours aux grands sentiments et il aime bousculer les codes. Après avoir été victime de quatre accidents ischémiques transitoires, l’idée de parler de l’aide à mourir l’a complètement envahie, c’est pourquoi il a écrit ce livre bouleversant. 

L’amour d’une mère est un ouvrage bouleversant où chacun pourra se demander ce qu’il aurait fait à la place de son protagoniste. Débordant de sentiments et de passion, ce livre transperce l’âme. Martin Roces l’a écrit en seulement quelques jours comme s’il avait toujours eu cette histoire en tête. Désormais, il est difficile de faire entendre sa voix. C’est pourquoi, afin d'éviter de crier dans le vide, il a préféré écrire. De cette façon, il confirme le fait que les paroles s’envolent mais que les écrits restent. A l’heure où le débat pour l’aide à mourir fait rage, ce livre est d’actualité plus que jamais.

Extrait du livre : 

Le commun des mortels la condamnerait certainement pour meurtre. En jargon juridique : pour homicide volontaire. Mais pourtant, il s’agissait d’amour. Une mère doit protéger ses petits. C’est ce que la société enseigne depuis toujours. On dit bien qu’il n’y a rien de comptable à l’amour qu’une mère peut porter à son enfant. Cet acte serait donc un geste d’amour ! Ce serait même le plus beau qui soit ! Et sans se prendre pour Dieu ! Juste soulager un individu à peine né d’une existence de douleur et d’infirmité contre laquelle même la médecine ne peut rien. Et par la même occasion, se libérer de la vision d’un petit garçon qui ne connaîtrait rien d’autre que la douleur et l’inconfort. On dit que tuer est un acte contre nature… Mais respirer grâce à la connaissance artificielle, c’est aussi contre nature ! Ni Dieu, ni les médecins n’ont le droit de nous obliger à vivre ainsi… Le droit à disposer de son corps et de l’heure et du moment de notre mort devrait nous appartenir. Amandine devrait avoir le droit de décider si son enfant peut s’en aller pour le paradis des petits garçons. Les agneaux ont eux aussi le droit de rejoindre l’étable du paradis. Mais l’humanité s’est substituée à la loi divine depuis des années. Dans la religion catholique, ce sont bien des humains qui ont assassiné le fils de Dieu… Alors de condamner des gosses et des familles à une survie de douleur, ça ne doit pas les empêcher de dormir la nuit. Amandine devait-elle tuer son enfant. Non par cruauté, mais par amour ? Y arriverait-elle ?