Le Dernier Masque

Gabrielle Lux est habitée par la littérature et la philosophie depuis l’enfance. Son parcours, traversé par le cinéma, la littérature et le marché de l’art, lui a offert autant de miroirs que de labyrinthes dans son imaginaire. De ces fragments, elle a façonné une plume double, à la fois sensible et incisive.

Le Dernier Masque explore un monde oppressé par les apparences, où la beauté se fait prison et où le masque devient loi. Derrière l’éclat des costumes et la brume de la ville de Lorden, se cache une société corrompue, gouvernée par un conseil implacable. Son originalité réside dans l’alliance entre l’esthétique gothique et vénitienne, et une plume qui mêle la délicatesse poétique à la brutalité cinématographique. Ce roman se situe à la frontière du conte sombre, de la fable politique et du théâtre visuel, offrant une expérience de lecture immersive et troublante.

Soutenir ce projet, c’est participer à la naissance d’un univers où chaque détail, chaque masque et chaque ombre a un sens caché. C’est prendre part à une œuvre qui interroge nos propres illusions et nos obsessions pour l’image.

Destiné à un public amateur de récits noirs, de dystopies, de romans gothiques et d’univers à la fois esthétiques et cruels, Le Dernier Masque puise dans l’imaginaire vénitien, dans la littérature sombre et dans la recherche de soi par le biais de la solitude, pour nourrir ses inspirations. Il aspire à plonger le lecteur dans un mystère oppressant, où l’on ne sait jamais si l’on contemple une vérité… ou une illusion soigneusement mise en scène.

Extrait  

En passant entre les arbres, elle arriva finalement dans une clairière baignée de brume. La clarté fit apparaitre une chose surprenante. Un cerf se releva des herbes dans lesquelles il était couché. Il la fixait, elle de même dans l’incapacité de faire autre chose. Beau et majestueux, elle était sidérée de voir un tel animal se présenter à elle. Non seulement les animaux avaient totalement disparu de la ville mais également des bois, pour la plupart.

Modranne ne comprenait pas. Elle avait l’impression de rêver. Rien ne comptait à ses yeux à part regarder une telle beauté. Ses pensées s’apaisaient. Son corps se détendait à mesure qu’elle l’observait. Le pelage brun et poilu de l’animal était difficile à apercevoir. Il ressemblait plus à une ombre. Elle sourirait, l’admirant comme un être sacré. Modranne tâcha de profiter de chaque instant, sans remarquer que la situation n’était plus vraiment rationnelle.

Mais avant qu’elle n’ait le temps de s’interroger, tout changea radicalement. Le regard de la bête devint atroce. Le cerf tomba sur ses pattes avant. Celles-ci tremblèrent. Sa tête pointa vers le ciel, la gueule ouverte. Les poils de la pauvre bête se modifièrent de toutes les couleurs.

Modranne sentit son coeur s’accélérer. Elle voyait que l’animal souffrait mais elle était impuissante.

Tétanisée par la peur, la panique montait chez les deux êtres. Une impression malsaine la pénétra : le cerf se transformait en un objet de mille couleurs.