Les Démons familiers

Curieux et toujours prêt au voyage, Jean-Louis Tourne a passé les vingt dernières années dans des pays anglo-saxons, en Asie et également en Grèce. Il semble avoir posé ses valises en Corse mais lui-même ignore pour combien de temps.

C'est un livre joyeux dans lequel un jeune indolent se trouve précipité dans une assemblée d'anges et de démons. Il va ainsi croiser Lucifer, des anges barbus, des démons orientaux et tout un ensemble de créatures plus extravagantes les unes que les autres. Tout ce petit monde tente de coexister dans les sous-sols de Rome où il fut mis sous clef, il y a bien longtemps, par le Vatican. Au contact de ces êtres fantastiques, le petit étudiant va s'éveiller et découvrir amour et amitié. Lorsque les temps difficiles viendront, lorsqu'il devra sauver ce monde et ses nouveaux amis, il lui faudra trouver en lui courage et force, jusqu'au sacrifice. 

4e de couverture du livre Les Démons familiers

Il s’en passe de belles dans les sous-sols de Rome ! À la suite d’une mauvaise rencontre,  le jeune Damien, étudiant en goguette dans la Ville Eternelle, est contraint de chercher refuge dans une crypte. Il va ainsi découvrir un passage vers la Cité Souterraine où tous les Anges, Démons, Dieux Babyloniens et tutti quanti ont été mis sous clé (et sous bonne garde) par le Vatican. Tout le monde est là : Lucifer, Azrael,  des anges, des succubes musiciens, des Jinns vaguement alcooliques, sans oublier quelques chats télépathes.  Mais l’arrivée de Damien met en péril l’équilibre de cette Cité. Pour la sauver et pour se sauver lui-même, il lui faudra descendre encore dans les mondes inférieurs et y affronter monstres et dragons pour espérer remonter au jour pour y trouver, peut-être, du secours. Durant ce dangereux voyage, l’éternel étudiant découvrira l’amour, le sacrifice et, surtout, lui-même.

Extraits du livre 

L’histoire du Cardinal Sitri était exemplaire. C’était celle de la plus grande réussite infernale. Lucifer, qui voyait loin, l’avait pressenti :

– Toi, mon garçon, un jour tu auras tant trahi qu’il ne te restera plus qu’à te trahir toi-même.

Le jeune démon Sitri en avait craché de plaisir une volée de soufre. À cette époque, il était le douzième esprit de la Goétie, une unité en charge de soixante légions infernales. Autant dire, dans la bureaucratie infernale, personne. Et voilà qu’il avait réussi le plus beau coup de l’Histoire ! Il avait trahi le diable lui-même et était repassé du côté de Dieu. Lucifer avait été fier de lui.

Naturellement, les cardinaux et les papes, ses nouveaux collègues, le considéraient d’un oeil soupçonneux. Mais ils ne duraient jamais longtemps. Leur succession rapide était d’ailleurs souvent le fait des velléités créatrices du démon Sitri, devenu à présent Cardinal.
Au bout de dix-sept siècles, le personnel du Vatican s’était habitué à l’idée que les hauts membres du corps ecclésiastique ne pourraient savourer qu’une vie fort brève.

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Le bar était plein. Ailes et cornes se pressaient en rangs compacts, regroupés devant le comptoir. De temps à autre, un ange, dans une discussion enfiévrée, soulignait un argument en battant des mains et en secouant son plumage. Cette démonstration avicole générait ainsi une brise bienvenue dans l’espace surchauffé. Par-dessus les rires des clients, Rose hurlait des ordres à Damien et virevoltait entre des démons qui faisaient deux fois sa taille. Damien, promu apprenti barman, s’affairait derrière le comptoir. Le jeune homme était habillé comme un vulcanologue : visière fumée, gants d’amiante, masque de protection. Il essayait de mixer les breuvages avec beaucoup de délicatesse et des précautions d’octogénaire.