Les Enfants de la Lune : La prophétie des huit

Cette saga se passe cent ans après l'effondrement de notre civilisation. 
[…]
Voici l'histoire d'un peuple qui prospère dans cette nouvelle page du cycle de la vie.
[…]
Le peuple de la Lune vit en harmonie avec la nature, profitant des vestiges de l'ancien monde. Pour prospérer dans un tel environnement, ceux qui se font appeler les enfants de la Lune s'adaptent en utilisant des méthodes ancestrales et modernes.
[…] 
Divisée en cinq tribus, 
[…]
 Tous sont dirigés par le Conseil des Onze, composé de deux membres de chaque tribu, ainsi que de l'Oracle. 

Ensemble, ils veillent au respect des lois écrites par les survivants de la Grande Extinction.
 

Extrait du livre : 

Riku ouvre les yeux, il sent une fatigue comme il n'en a jamais eue.
Sa bouche est sèche. Il scrute autour de lui,
la pièce a une forme arrondie, charpente apparente, les murs sont couleur crème.
La lumière est diffusée par deux demi-sphères qui sortent du plafond, il y a une ampoule entre les deux, cette dernière est éteinte. Il ne reconnaît pas ce lieu étrange. Il voit un verre en terre cuite rempli d'eau, sans se poser de questions il le boit difficilement d'une traite.

Il se passe la main sur son crâne, et sent que ses cheveux ont commencé à pousser, il se dit d'abord que ça ne plairait pas à sa hiérarchie.
 C'est là qu'il voit son poignet gauche nu. Il panique, 'Où est ma smartband ?´, se dit-il. 
Il se lève, ressent une douleur vive dans la cuisse. Ça y est, la mémoire lui revient. Il lève son étrange chemise d'une texture inconnue et agréable, voit des points de suture dans le bas-ventre. 'Me voilà prisonnier des sauvages’, se dit-il. Aucune arme dans la pièce.

Il va en direction de la porte en boitant, pose ses mains sur les montants et crie :
-     Où je suis ? Libérez-moi ! 
Personne ne répond. Il tape d'un poing ferme sur la porte, cette dernière s'ouvre toute seule.  Il pénètre dans une grande pièce ronde, il est marqué par une odeur plutôt agréable. Du feu de bois et autre chose. Bizarrement, il a la sensation d'avoir déjà senti ça, mais ne se souvient pas où ni quand. Il voit une bibliothèque remplie de livres, deux fauteuils et un petit canapé en face. Il pivote et voit une dame en train de cuisiner à l'aide d'un poêle à bois. Elle a de longs cheveux blonds, habillée d'une robe ressemblant à sa chemise et son pantalon, ornée de colliers et de bracelets.
Elle chantonne, se retourne calmement,
 une poêle dans la main, elle sourit et lui dit :
-     Tiens, le beau au bois dormant se réveille. C'est l'odeur de mes exceptionnelles crêpes dont j'ai le secret, elle réveillerait un mort. Assieds-toi là, tu m'as l'air déboussolé, mon garçon. C'est normal, ça fait quinze jours que tu es dans le coma. C'est grâce aux remèdes de ma fille, qu'elle a préparés avant de partir. C'est pour ça qu'on t'a amené ici. Là-bas, tu serais probablement mort. Viens là, tu dois être affamé, en plus de la déshydratation. 
 
Le garçon n’a pas bougé, son regard se dirige vers une porte avec une petite fenêtre ronde, qui lui semble être la sortie. La dame l’observe et lui dit :
-     Oh tu peux t’en aller si tu veux. Mais mon mari et la majorité de la tribu s’entraînent au combat pas loin, je ne suis pas sûre que le moment soit propice pour t’échapper. Allez, assieds-toi là et mange, Riku ! 
Le garçon voit un balai, il s’en saisit, le pointe vers la dame et dit :
-     Qui êtes-vous ? Comment vous connaissez mon nom ? 
Cette dernière sourit et répond :
-     C’est gentil mais le ménage est déjà fait. Et puis j’ai l’air gentille comme ça, mais je peux aussi te casser la gueule et te renvoyer dans ta sieste ! Allez, pose ça et viens t’asseoir si tu veux en savoir plus. 
Elle dépose sur la table en bois une assiette avec une pile de crêpes accompagnées de miel
 qui dégouline sur le dessus. Elle ajoute un grand verre de jus d’orange. L’appel de son estomac est bien trop puissant pour y résister.
Il pose le balai où il l’a trouvé, se dirige vers la table, s’assied et s’attaque machinalement
 à son assiette sans rien dire.La dame reprend : 
-    Je m’appelle Érika. Je te préviens, mon mari sera moins courtois avec toi ! Il est bon, mon miel, hein ? 
Riku hoche la tête, il ne comprend pas pourquoi cette dame est aussi gentille avec lui malgré le contexte. Érika est la personne idéale pour cette mission, elle est d’une extrême sensibilité 
et d’une grande compassion. Ce sont des qualités primordiales pour s’occuper des abeilles. 
 
Érika lui dit sereinement :
-    Je connais ton nom car tu l’as dit ! Tu t’es réveillé à plusieurs reprises, heureusement, sinon tu n’aurais pas bu correctement tes remèdes et tu serais mort. L’oracle va vouloir te parler maintenant que tu vas mieux. Tes réponses, tu les auras avec elle, mais tu devras répondre à ses questions aussi. 
 Quelques minutes après, Riku cale, à la moitié de son repas. La porte d’entrée s’ouvre, David rentre dans la pièce, son gabarit impressionnant de viking fait clairement peur au garçon, il le dévisage immédiatement.

Érika dit à son mari : 
-     On reste calme, mon amour, ce jeune homme n’a pas encore les idées claires. Va chercher l’oracle plutôt que de le fusiller du regard comme ça. Tu lui fais peur ! 

David, qui joue de son gabarit pour impressionner le garçon, regarde sa femme et dit sèchement :
-    Mon amour, ce n’est pas Philippe ! Ce garçon est un tueur de masse ! Il tue sans distinction femmes, enfants et personnes âgées! Je vais chercher l’Oracle, d’accord, mais sois prudente avec lui, s’il te plaît. Je t’aime. Les gars sont encore à l’entraînement pas loin, si tu as un problème. »

Il sort sans lâcher le garçon du regard et ferme la porte d’entrée. Érika laisse s’échapper une larme, qu’elle essuie immédiatement.
Riku, tête baissée, lui dit :
-    Je suis désolé pour les vôtres, vous savez… 
Elle le coupe :
-     Philippe était notre fils. Il est mort il y a longtemps maintenant. Tu n’y es pour rien. Pour le reste, tu en parleras avec l’Oracle.  
Riku, qui se pose énormément de questions, demande :
-     L’Oracle, c’est votre chef, c’est ça ?  
Érika rigole et répond :
-    Nous n’avons pas de chef. Nous avons le Conseil des Onze. Chaque tribu doit choisir deux représentants avec des points de vue différents. Et il y a l’Oracle. Elle nous guide par sa sagesse et voit des choses que nos divinités veulent bien nous indiquer. 
Riku rit à son tour :
-    Nous, c’est Dieu en personne qui nous guide à travers la technologie. Vous êtes des païens, en fait ! Vous croyez en de fausses divinités, vous savez ? 
Érika, sourire jusqu’aux oreilles :
-    Si tu le dis. Nous, on croit que tout est lié dans l’univers et qu’il existe un grand équilibre. Ce qu’on considère comme des divinités, ce sont le Soleil, la Lune et notre Terre. Et je crois bien que ça existe. Écoute, tu devrais te laver et te reposer avant que l’Oracle arrive. Elle te présentera notre mode de vie en détail. Et toi, tu lui parleras du tien. Viens, je vais t’expliquer notre système de douche. Tu peux rester sous l’eau autant que tu veux. 
Riku, très étonné :
-    Vous vous lavez avec de l’eau ? Autant que je veux, vous dites ? 
Érika, surprise à son tour par cette remarque :
-    Bah oui, avec quoi veux-tu te laver si ce n’est pas avec de l’eau et du savon ? Allez, viens, je te montre ça.