Les Larmes d’Adrealis - Tome 1

Je m'appelle Sarah, j'ai 28 ans et je vis en Creuse, au cœur d’une nature paisible qui nourrit mon imagination. Scorpion ascendant Lion, je suis à la fois passionnée, intuitive et déterminée, avec une touche de feu qui me pousse toujours à aller au bout de mes envies.

Ce roman raconte l’histoire d’Elwyn, une jeune femme marquée par l’interdiction de ressentir. Longtemps privée de ses émotions, elle se retrouve soudain libre… mais incapable de comprendre ce qu’elle ressent. Elle entame alors un voyage aussi intérieur qu’épique, où la reconquête de ses émotions devient un acte de survie et de reconstruction. À travers Elwyn, j’ai voulu explorer cette quête de stabilité émotionnelle, un thème qui me touche profondément. Car ressentir n’est pas une faiblesse. C’est une force. Et parfois, la plus belle des victoires, c’est simplement d’apprendre à s’autoriser à exister pleinement.

Le chemin d'Elwyn vers la stabilité intérieure résonne avec quiconque a déjà dû réapprendre à écouter son cœur. Au coeur de son univers médiéval riche et dépaysant : châteaux d’argent, royaumes en guerre, artefacts légendaires et complots de cour… Le décor d’Adrealis convoque le charme brut du Moyen Âge tout en y insufflant une magie subtile. Chaque lieu recèle ses mythes, ses couleurs et sa part de danger.

Extrait  

— Pourquoi êtes-vous vraiment venu me voir ce soir ?

Il ne répondit pas tout de suite. Son regard se perdit un instant dans les ondulations de la fontaine, puis il tourna lentement la tête vers elle.

— Pour comprendre, dit-il. Kael n’a jamais été du genre à s’attacher. Il ne tient pas en place, il rit de tout, il ne prend rien au sérieux… Et pourtant, ce soir, il vous cherchait dans la foule comme s’il avait perdu quelque chose de précieux. Elwyn sentit sa gorge se serrer.

— Alors je voulais savoir, ajouta-t-il. Pourquoi vous ? Elle haussa les épaules, les yeux toujours fixés devant elle.

— Je me pose la même question. Un nouveau silence tomba, mais cette fois, il était empli d’une certaine connivence. Ils restèrent un moment en silence, puis Elwyn tourna lentement la tête vers lui, intriguée.

— Pourquoi un bal ? demanda-t-elle. Pourquoi chercher une épouse de cette manière ?

Nathaniel pencha légèrement la tête, comme si la question le surprenait, puis répondit avec calme :

— Parce que c’est ce que l’on attend de moi. Ce n’est pas un mariage d’amour. C’est un mariage de devoir, de politique.

Elwyn fronça les sourcils.

— C’est… triste.

Il la regarda, un éclair d’ironie dans le regard.

— Triste ?

Elle hocha doucement la tête.

— Oui, d’épouser quelqu’un sans ressentir d’amour… de vivre toute une vie avec une personne qu’on n’a pas choisie.

Un soupir à peine audible s’échappa de ses lèvres.

— Je ne crois pas en l’amour, Elwyn.

Elle cligna des yeux, surprise qu’il l’ait appelée par son prénom, puis, plus doucement :

— Pourquoi ? Il ne répondit pas tout de suite, son regard perdu dans la fontaine, dans la nuit, ou peut-être dans ses souvenirs.

— Parce que l’amour n’a pas sa place quand on est destiné à être roi.

Il y avait dans sa voix une lassitude ancienne, comme si ce fardeau, il le portait depuis toujours. Elwyn sentit un pincement au cœur. Derrière la noblesse, derrière la prestance, il y avait un homme seul, enfermé dans ses devoirs.

— Peut-être que si, murmura-t-elle. Peut-être qu’il suffit de vouloir lui faire une place.