Né dans l’obscurité

Inspiré d’un fait réel, j’ai cherché à susciter la réflexion du lecteur à travers les aventures de mes personnages. Ce récit explore la brutalité imprévisible de la vie, là où le bonheur attendu tourne soudain au cauchemar. La naissance d’un enfant, fruit de l’amour de deux êtres, réveille dans le cœur de trois hommes un désir de vengeance. Le destin, brusque et cruel, entrelace alors leurs chemins. Entre désespoir, violence et destin brisé, une mère affronte la cruauté d’un monde où la lumière de la vie côtoie l’ombre de la perte.

Extrait

Hôpital Sao Bernardo.
Samedi 11 février 1978.
11h18.

Adelina, mains tremblantes, prit grand soin d’effectuer la toilette du nouveau-né avec la plus grande attention. Ce moment-là, elle ne risquait pas de l’oublier. Il restera gravé dans sa mémoire à tout jamais.
Pourtant, c’était loin d’être la première fois qu’elle le faisait, étant donné que c’était sa profession.
L’enfant avait la peau marbrée, et elle était recouverte d’une pâte blanchâtre. Cette substance appelée vernix caseosa, avait pour but de protéger la peau du nourrisson lorsqu’il était dans le liquide amniotique de sa mère. Munie d’un gant de toilette, imprégné d’une eau à la température adéquate, elle parcourait les moindres recoins de ce petit corps. Les pieds et les mains du nouveau-né étaient légèrement bleutés, à cause de la fraicheur de la pièce.
Il remuait légèrement les bras. 
Il se laissait faire sans pousser un cri.

Adelina le regardait, attristé.
« Mon dieu, comment est-ce possible. Quelle tristesse… » Pensa-t-elle.