Névrose à deux volets

Martin Roces, originaire de Vendée, est un chanteur, auteur et poète. Cela fait plus dix ans qu’il sillonne la France avec ses chansons. Ayant déjà publié six ouvrages, on peut dire que ce jeune homme de trente ans sait toucher les cœurs avec ses mots. 

Névrose à deux volets est un ouvrage touchant ! Il s’agit d’une histoire extraordinaire et pourtant réelle. On dit souvent qu’il faut avoir du courage face à la maladie ou aux accidents de la vie. Martin Roces en est la parfaite illustration. Ce récit autobiographique nous montre avec quelle résilience, mais non sans peine, on peut se relever d’un amour perdu et d’un accident neurologique en acceptant la venue d’une inconnue dans sa vie. Cette inconnue qui va sauver Martin Roces, c’est Amélie Nothomb. Écrivain de renommée mondiale, elle va accepter de tendre la main à Martin qui est un inconnu et va le pousser vers la réussite. Ce qu’il y a de plus touchant dans ce récit, c’est de voir avec quelle émotion, Martin Roces et Amélie Nothomb vont toujours se parler avec sincérité et reconnaissance. 

Extrait du livre: 

Je vais maintenant révéler ce que je n’ai jamais dit à personne… A l’instant où j’entends que des secours vont arriver et qu’il y a une possibilité que je m’en sorte, je maudis ma mère de leur avoir téléphoné. Je le redis, à cet instant, je n’ai plus envie de vivre. Je me sens seul, abandonné, totalement déchiré en deux, j’ai le cœur brisé ! Je ne veux pas vivre comme ça ! Je veux qu’on me laisse partir ! Je me souviens m’être dit pendant qu’elle parlait au médecin du Samu : 
“Non, raccroche ce téléphone ! Je ne veux pas ! Je n’ai plus la force. Laissez-moi tranquille. Laissez-moi rejoindre mémé, mamie, papy, Julie, Anaïs, Leny, Danny, Christophe, Léon, Jacqueline, Marcel, Linda, Alain… Laisse-moi maman ! Laisse-moi.” 
Mais je ne peux rien dire. Je ne peux même pas bouger. Cette cavalerie salvatrice qui a été envoyée pour me secourir ajoute de la peine à ma peine. Pendant des années, j’ai bu pour fuir la réalité. Je ne voulais pas être lucide. Je préférais nager en plein délirium, c’était plus facile à vivre.