Save me

Passionnée de romans depuis l’enfance, j’ai découvert l’écriture à onze ans et ne l’ai jamais quittée. Créer des univers et des personnages est devenu mon échappatoire, mon souffle, mon monde à moi. 

Save me est un roman qui parle de plusieurs sujets, principalement il parle du deuil que doit faire un groupe d’ami vis-à-vis du suicide d’un des leurs. C’est un roman en deux parties, deux voix pour deux renaissances. La première partie suit Nathaniel Evans, un adolescent brisé par la mort de son meilleur ami, Noah, qui était également son premier amour refoulé. Mais à travers sa relation avec Ella, une jeune fille elle aussi marquée par la perte de Noah, il tente de réapprendre à vivre, à aimer, à pardonner son défunt ami. La seconde partie donne la parole à Elijah Ortega, membre du même groupe d’ami, il doit faire face au deuil de son ami et tente de se relevé, de ne pas sombrer plus dans la drogue. Quand il rencontre Victoria, tout bascule : entre douleur, rechutes et reconstruction, il tente tant bien que mal à se sevrer. Ce livre s’adresse aux lectrices et lecteurs sensibles, en quête de récits sincères, bruts, porteurs d’espoir même dans la nuit. C’est un hommage à toutes les secondes chances. En soutenant cette histoire, on donne vie à un récit profondément humain, où le deuil, l’amour et la reconstruction prennent une voix. C’est l’occasion de faire exister une œuvre qui parle à tous ceux qui ont déjà eu à survivre à une perte. 

Extrait du livre : 

— Nathaniel, ne pleure pas..., murmure-t-elle.

   Je m'effondre lourdement, comme si mon corps abandonnait la lutte, comme si mon propre poids devenait trop à porter sans lui. Mes jambes me lâchent. Mon cœur aussi. Je tombe, d'un seul bloc. Je ne tombe pas sur le sol. Je tombe sur l'absence. Cette douleur-là, elle ne crie pas. Elle n'explose pas. Elle s'insinue. Elle ronge, elle gratte les nerfs, elle dévore en silence. Puis un jour, elle te plie. Elle te tord, et elle t'écrase jusqu'à ce que tu n'aies plus de forme.
   Ella se jette à genoux près de moi. Ses bras m'enserrent, tentent de recoller ce qui reste. Mais je ne suis plus entier. Juste un amas d'os et de souvenirs. Je ne réponds pas. Je ne la regarde même pas. Je suis un corps vide, affalé sur un sol trop froid pour le peu de vie qu'il me reste. Ça fait un mois. Un putain de mois. Un mois que lui n'est plus là. Mon meilleur ami. Mon double. Mon secret. Celui que j'aimais comme on n'ose même pas se l'avouer. Celui que je regardais vivre en silence, sans jamais avoir eu le courage de le dire. Celui dont je connaissais tout. Chaque cicatrice. Chaque rire. Chaque battement de cœur. Et maintenant il n'y a plus rien. Plus rien mise à part le vide qu'il a laissé en moi. Je ne peux même plus prononcer son prénom. Il me brûle la gorge. Il me fait trembler. Je pleure., peu importe où, à n'importe quel moment à l'instar d'un gosse. J'ai perdu celui qui me connaissait par cœur. Celui à qui je n'avais pas besoin de parler pour être compris. Celui avec qui je pensais vieillir. Même en tant qu'ami. Même de loin. Je passe mes journées devant sa tombe. À lui parler. Je lui raconte ce que j'ai mangé, ou pas. Je lui raconte mes conneries. Je pleure. Je supplie qu'il me réponde. Je guette un signe, une plume, un rêve, un souffle, mais il n'y a rien. Je dors dans sa chambre. Je serre ses fringues contre moi comme un putain de psychopathe, juste pour son odeur. Mais elle s'efface, elle aussi. Tout fout le camp. Sa voix commence à s'estomper. Son sourire. Son regard. Sa façon de me bousculer l'épaule quand il se foutait de moi. Et j'ai peur, peur d'oublier, peur de continuer. La vérité ? Je l'ai déjà rejoint mille fois. En pensée. J'ai imaginé les ponts. Les trains. Les médocs. Les entailles Je me suis même lancé. Une fois. Mais Ella m'a trouvé. Elle m'a arraché à ce vide au dernier moment. Elle a refusé de me laisser partir. Et depuis, elle est là, collée à moi. Comme une présence qui me tient debout quand mes jambes me trahissent. Elle veille. Elle m'apprend à respirer. Quand j'oublie comment on fait.