Sous les paupières, l’ombre du Portugal

Je suis une amoureuse des mots et des souvenirs, guidée par l’envie de transmettre l’âme d’un Portugal vécu dans mon enfance. À travers mon écriture, je cherche à partager ces instants simples et précieux qui ont façonné mon regard sur la vie.

Mon projet de livre raconte une partie de mon enfance au Portugal, avant mon départ pour la France. À travers mes souvenirs, j’évoque la vie simple à la campagne, les gestes du quotidien de mes grands-parents, les parfums et les paysages qui ont marqué mon cœur. Le thème central est la mémoire familiale, le lien entre générations et la transmission d’un héritage de valeurs, de travail et d’amour. Ce livre est original car il mêle souvenirs personnels et atmosphère poétique, où chaque détail- une odeur, une recette, un arbre ou un animal- devient un fragment de vie. Il s’adresse à tous ceux qui aiment découvrir la culture portugaise, mais aussi à ceux qui retrouvent dans ces pages un écho à leur propre enfance. Mon aspiration est de préserver ces instants précieux de ma jeunesse et de les partager comme une trace vivante pour mes proches et pour les lecteurs.

J’aimerais que ce livre soit lu comme une invitation à se souvenir, à sourire et à voyager au cœur d’une histoire vraie, empreinte de tendresse et d’authenticité.

Extrait

Mon père.

Avec un courage presque irréel, tu as quitté tes racines, une terre que tu chérissais. Sans parler un mot de la langue du pays où tu allais tu as traversé des terres inconnues, des chemins difficiles et semés d’obstacles, un homme seul face à un avenir incertain, loin de sa maison, de ses racines. Tu es parti pour immigrer en France, non pour fuir, mais pour offrir un avenir meilleur à ta famille, pour nous garantir des jours plus doux, pour nous permettre de rêver à un futur que tu espérais plus lumineux. Lorsque tu es parti, je n’étais encore qu’un bébé, une toute petite âme bercée par l’amour de ma mère. Chaque pas que tu faisais dans cet inconnu était un acte de foi, une promesse de sacrifices et d’espoirs, loin de ceux que tu aimais, mais porteur de l’amour immense d’un père prêt à tout pour ses enfants. Tu as laissé derrière toi ta femme, ma mère, qui portait seule la lourde responsabilité de s’occuper de nous, ses enfants. Tu n’étais plus là, mais ton absence était une présence en soi, une ombre qui s’étendait sur notre quotidien, un vide rempli de promesses et d’incertitudes. Ma mère portait sur ses épaules tout le poids de notre monde, dans une résignation douce mais tenace. Elle était le pilier celle qui comblait l’absence par des gestes tendres, par des histoires murmurées le soir, par la chaleur d’un foyer qui tenait bon malgré le manque. Dans cette grande solitude, elle devait être à la fois mère et père, assumer chaque tâche, chaque moment de doute et de fatigue, tout en cultivant en elle l’espoir que, malgré l’éloignement, leur sacrifice serait un jour couronné. C’était une solitude immense, un fardeau silencieux qu’elle supportait avec une grâce infinie, mais qui, dans la profondeur de ses silences, la marquait à chaque instant. Chaque jour elle se levait avec l’espoir de voir cet avenir que mon père, poursuivait, mais chaque nuit, elle se retrouvait seule avec ses pensées, ses rêves d’un futur plus serein pour nous. Sa vie s’est tissée de patience et d’attente, de sacrifices invisibles et de sourires qui cachaient bien des peines. Mais à travers tout cela, elle n’a jamais faibli, guidée par l’amour inaltérable qu’elle nous offrait à chaque instant. Les jours passaient, et moi, dans mon univers d’enfant, je grandissais sans vraiment comprendre ce que signifiait cette distance entre nous et lui. Mon monde était fait de rivières chantantes, de l’odeur du pain chaud que ma mère préparait. Puis vint ce que j’appelle aujourd’hui les cascades dorées de l’enfance.