Témoignages et Analyses sur les discriminations - L’harmonie dans la différence

Ahmed ATLAOUI est retraité de l’Éducation nationale où il enseigna le droit, l’économie, et les relations internationales. Il est l’auteur de Paris est la banlieue d’Alger (2021), La meurtrissure des âmes (2024), Les contes kabyles de Yéma Khadoudja (2025). Actuellement, il est conciliateur de justice bénévole et formateur à l’École Nationale de la Magistrature – DFPS – pour les cours d’appel d’Agen et de Pau.

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« C’est un Arabe, mais il est très bien ! » C’est la petite phrase que mon ami Ahmed Atlaoui, un jour de 2024, a entendu prononcer par un justiciable qui sortait de son bureau après une séance de conciliation judiciaire.

Ahmed aurait pu se sentir flatté… s’il n’y avait eu, avec ce « mais » restrictif, le rappel de son origine supposée, montrant par-là qu’en 2024 notre société n’a pas digéré encore son passé colonial, et que les préjugés y afférents restent tenaces.

Ahmed, lui, est né en Kabylie – région montagneuse à l’est d’Alger – il est donc d’origine berbère, et non arabe. Il a vécu au plus près les injustices de l’ordre colonial et les horreurs de la guerre de libération. Il est arrivé en France en 1978 à la faveur d’une rencontre en Algérie avec Roselyne, jeune institutrice, qui allait devenir la compagne de sa vie, et lui permettre de « poser son cœur et ses valises » en Lot-et-Garonne. Il a acquis la nationalité française tout en demeurant citoyen algérien. Ici, cela n’a pas toujours été facile pour lui. En effet, faute d’équivalence de ses diplômes universitaires algériens, il a dû reprendre ses études supérieures avant de devenir professeur de droit et d’économie, et chef d’entreprise dans le commerce international.

Stanislas SWIETEK

Extrait 

« Le viol des foules par la propagande politique »

Le traité de psychologie sociale de Serge Tchakhotine ne cesse d’être d’actualité. Pourquoi nous ne voulons plus vivre ensemble ?

Pourquoi le populisme des politiques et hélas, celui de nombreux médias cultivent-ils le terreau de l’immigration comme la cause de l’insécurité des Français ? (d’après le ministre de l’intérieur, même les cyclones, c’est la faute à l’immigration.)

Nous retrouvons aujourd’hui la même hystérie, les mêmes imprécations qu’en 1933. L’histoire recommence indéfiniment.

Les médias avilissent, méprisent une partie des citoyens, alors qu’ils devraient être la source quotidienne de la connaissance, de la culture, conditions sine qua non de la liberté de penser.

Au lieu de défigurer l’autre, voici les deux causes de l’insécurité : la pauvreté économique endémique ayant comme conséquence l’exclusion sociale. La seconde raison est née du laisser-faire de l’État face au développement des conflits religieux.

Alors, le peuple n’a plus confiance dans ses institutions, dans ses représentants.

Il s’engouffre, par quasi désespoir, dans la brèche ouverte et offerte par les populistes pour devenir le terreau des extrêmes et des islamistes.

Comment dépasser nos déchirements, comment éviter les erreurs idéologiques, empêcher la violence, éviter les fausses évidences, les idées reçues et la politique du bouc émissaire ? Avant d’en discuter, il faut en finir avec le constat.