Voyage en arrière

Écrivain et passionné par les zones d’ombre entre le réel et l’imaginaire, EL MILOUD BARRICH explore la mémoire comme territoire mouvant. Homme de culture au sens noble, ancien comédien de théâtre, il a contribué à plusieurs manifestations internationales dédiées à l’art dramatique. Il est également militant des droits humains, acteur politique au Maroc, et amoureux fervent de la francophonie qu’il considère comme un souffle de pensée, de dialogue et de création.

Voyage en arrière n’est pas un simple roman : c’est une expérience mentale et sensorielle, une exploration littéraire des frontières entre mémoire et fiction.L’histoire de Leïla, prise dans un monde qui semble l’avoir oubliée, est le prétexte à une méditation plus vaste sur l’identité, le langage et l’héritage.L’écriture devient ici un acte de révélation : les livres ne sont pas faits pour raconter, mais pour réveiller. Entre lettres non signées, portes qui n’ouvrent que sur soi-même et miroirs menteurs, le roman s’adresse à celles et ceux qui aiment lire comme on rêve les yeux ouverts sur l’invisible.Influencé par Borges, Pessoa, Amin Maalouf ou encore Tarkovski, ce livre est un chant pour celles et ceux qui savent que la mémoire est une fiction à laquelle nous choisissons de croire. Un voyage, non dans le passé, mais dans ce qui, en nous, refuse d’être oublié.

Extrait du livre : 

“Ce qu’elle vit n’était pas simplement un reflet.
C’était son image, oui, mais différente.
Ses cheveux étaient plus longs, ses yeux plus profonds, et son visage plus pâle.
Et à l’arrière-plan, ce n’était pas le reflet de la chambre, mais un tout autre paysage : le port…
Mais dans l’obscurité, envahi par le brouillard, avec un homme portant un manteau gris qui ressemblait à Youssef.
Il la fixait directement depuis le miroir.
Puis, soudainement, il tourna le dos et disparut dans le brouillard.
Elle remit le tissu sur le miroir, recula d’un pas, puis deux, avant de sortir précipitamment de la chambre.
Ce n’était pas de la peur.
C’était autre chose.
La sensation vertigineuse que quelqu’un, quelque part, écrivait encore son destin  à l’encre d’une mémoire qu’elle croyait sienne.”