ALTEREIA

Passionnée par l’écriture et la lecture depuis mon enfance, je puise mon inspiration dans la nature, dans les pays dans lesquels j’ai vécu ou voyagé et auprès de mes enfants. Ma fille, Claire, apporte un regard personnel sur mes écrits en les illustrant. 

Le roman  Altereia entraine ses lecteurs dans un univers de science-fiction. Une petite communauté, les Viridiens,  a réussi à sauver des espèces végétales devenues rares et à protéger les abeilles qu’ailleurs sur terre les humains ne sont pas parvenus à préserver. Ania, dix-sept ans, sait qu’il existe cependant des failles au cœur de cette organisation trop parfaite : où est passée sa chère confidente Valériana disparue du jour au lendemain ? Quelle est cette voix qu’elle entendait étant petite et qui lui parlait d’un autre monde ? Et ce message trouvé par hasard qui l’invite à se méfier ? Face au contrôle exercé par les adultes et aux craintes suscitées par le Conseil des anciens, Ania ne peut que se taire et attendre.  Pourtant, à l’approche de la cérémonie de la Passation, au terme de laquelle les jeunes gens âgés de dix-sept ans se trouveront confrontés à leur destin, l’atmosphère devient de plus en plus angoissante. Des rumeurs sur l’existence d’un autre peuple se répandent tandis que le groupe des jeunes gens se divise.  Ania, aidée d’Erica, de Callistia et de Callune, va enfin pouvoir donner libre cours à ses pouvoirs. Avec Lilia, Mellian, Sullivan, les Purs et l’Ancien, les jeunes filles vont devoir lutter pour leur survie face au groupe dirigé par le violent Tor, avide de pouvoir. Malgré son attirance pour Tareb, Ania parviendra-t-elle à franchir les obstacles et à devenir la nouvelle Reine de cet autre peuple nommé la Menta ? 

Extrait du livre : 

Depuis quelque temps, la situation s’était dégradée dans la communauté, dans la Famille. Ania ne se déplaçait plus qu’avec crainte. Elle se tenait sans cesse sur ses gardes et ne remontait plus un couloir sans se méfier. 
Et ce soir, elle ne parvenait pas en s’endormir. Ce n’était pas la première fois. Les nuits étaient devenues des sources d’angoisse. Dès que le soleil commençait à descendre, son cœur se mettait à battre plus vite, sa gorge se nouait, sa poitrine se serrait et un énorme poids contractait les os de son œsophage. Qu’est-ce que cette nouvelle soirée allait pouvoir leur réserver ?
Les soirées en famille étaient jusqu’alors une source de plaisir. Les adultes prenaient soin d’adoucir l’éclairage en atténuant l’intensité des ampoules électriques. Ils incitaient au calme. « S’endormir calmement rend le sommeil moins ardent ». Les enfants et les adolescents avaient le droit de jouer et de discuter à voix basse « pour apaiser les esprits et préparer les corps au sommeil », répétait Cassia, une des adultes de la Famille. Cassia avait trente ans. Elle venait d’une autre Famille, dont elle acceptait de parler avec plaisir : les enfants avec lesquels elle avait été élevée ; les adultes qui s’étaient occupés d’elle ; les vêtements qu’ils portaient. Ania en grandissant s’était rendue compte que les souvenirs rapportés par Cassia étaient  une réplique exacte de la vie que l’on menait déjà ici, dans leur propre Famille. Les premières années, ces souvenirs l’avaient rassurée, réconfortée : on n’était pas seuls ; tout le monde vivait comme eux. Il y avait sans doute ailleurs beaucoup d’autres familles comme la leur. Mais avec le temps, ces similitudes avaient nourri en elle plus de doutes que de certitudes. Et ces doutes s’étaient aggravés à cause du reste, de tout le reste.
Ania se tourna du côté gauche. Le dortoir était calme, mais elle se demandait si les autres filles dormaient vraiment. Elle savait désormais que d’autres qu’elle se posaient des questions, et elle aurait aimé savoir qui.