Colère

"Colère" est un recueil de poésie sur un chemin de deuil en trois passages :

-        Colère : entre rage, choc et sidération

-        Négociation : se laisser mourir ou survivre à la perte ?

-        Pulsion : de mort ou de vie ?

C’est l’immense colère

de l'enfant qui vit dans l’adulte

l’adulte qui perd sa mère

Ce sont les mots de l’enfant

hurlant à l’indifférente nuit

et à l’adulte interdit en lui

ses mots d’enfant en colère

Ces poèmes sont issus de l’expression vive et crue de cette perte confusionnante au sein d’un monde déjà bien confus. Quand notre parent meurt, l'enfant en nous peut parfois trembler de douleur et de rage. Il se refait le film qui le piège dans l'impuissance, se formule tout ce qu'il n'a pas pu ou pas eu le temps de lui dire.

L'enfant intérieur rumine, craque, crie, pleure, peste, implore, prie.

Parfois aussi, il peut pardonner et se pardonner.

"Colère", c’est la tentative de mise en mots d’une expérience sensible d’absence et de manque là où rien ne fait plus sens.

C’est un cri dans l’angoisse existentielle, un mouvement qui se dessine avec l’énergie du désespoir.

"Colère" veut rappeler qu’au-delà de sa vertu cathartique ou inspirante, la poésie est un puissant vecteur de guérison et de compréhension de nous-mêmes et des autres.

Puisse donc ce recueil accompagner toutes les personnes sur ce chemin de pleurs, d'explosion et d'exploration.

La poésie transfigure l’absurde, transcende ce qui meurt.

Extraits : 

Catharsis nocturne

La nuit, tes rêves pleurent toujours

ce que tu ne pleures pas le jour

 

Zéro sur le spectre de la force

Ma peau n’est que détresse

Où me situé-je sur le spectre de la force ?

J’ai tout perdu de ma seule écorce

Le vent me traverse

 

La page était trop blanche

La page était trop blanche

alors j’ai écrit des textes très noirs

si noirs que l’encre chinoise a blêmi

si noirs que les ombres chinoises ont blanchi

 

Jusqu’à quand

Les soleils et les lunes de mon mur blanc

te cherchent encore mais jusqu’à quand ?

 

Triomphe en guenilles

Mort ! Tout le temps tu gagneras

mais nous ne ploierons pas

C’est en guenilles, piteusement

que tu nous vaincras

 

Cueille la nuit aussi

Passager du temps, tu fuis

Veille à cueillir tes nuits

Suis chacun des signes

sous la voûte de tes jours

même les plus sourds

Vite, cours

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