AVARICUM

Xavier VIALLON, né en 1962 à Lyon, a servi pendant trente ans dans la gendarmerie, avec notamment des affectations en Afrique du Sud, Guadeloupe et à Tahiti. Aujourd’hui installé à Bourges, il partage son temps entre l’écriture et sa pratique en tant que Maître Enseignant Reiki.

Au cœur de la Gaule, en l’an 52 avant notre ère, les légions romaines marchent sur Avaricum.

Parmi elles, Marcus, soldat discipliné, ne vit que pour l’ordre de l’Empire. Jusqu’au jour où il croise le regard d’Éponia, une jeune Gauloise aux dons anciens, gardienne d’un savoir que même Rome ne peut réduire. Ce roman n’est pas seulement l’histoire d’un amour interdit.

C’est celle d’un chant oublié, transmis de génération en génération, capable de fissurer les murailles les plus solides — celles du cœur et de l’Histoire.

Des champs de bataille aux sanctuaires secrets, Marcus devra choisir : l’honneur de Rome ou la vérité d’un autre monde. Un monde où les pierres parlent encore, où les souvenirs brûlent plus fort que les torches, et où le silence lui-même a une mémoire.

Ce roman s’adresse à tous ceux qui ne veulent pas oublier.

Extrait  

Les cavaliers apparurent peu après. Leur centurion portait une cape rouge, un casque empanaché.

Marcus le reconnut aussitôt.

— Caius Drusus, cria-t-il.

Le cavalier s’arrêta net. Un murmure parcourut les hommes. Caius ôta son casque.

— Par tous les dieux… Marcus ?

— Ce qu’il en reste. Un long silence suivit.

— Tu as été déclaré déserteur. On parle même de trahison. Tu as fui avec une Gauloise.

— J’ai fui avec une vérité. J’ai fui avec ce qu’il restait de mon âme. Caius descendit de cheval, lentement. Il avança de quelques pas, les paumes ouvertes.

— Tu sais que je dois te ramener vivant ou te tuer. Tu n’as plus de nom dans les rangs

. — Et toi, tu sais pourquoi j’ai quitté les rangs. Tu as vu Avaricum. Caius détourna les yeux. Il repensa aux enfants dans les puits, aux cris sous les poutres noires.

— Oui, dit-il. Je les ai vus. Mais je suis soldat.

— Moi aussi. Et c’est pour ça que j’ai dit non.

Les autres cavaliers formaient un demi-cercle. Certains reconnaissaient Marcus. Ils se souvenaient de son calme, de son équité, de son regard d’acier. Mais aujourd’hui, il était l’ennemi. Caius serra les poings.

— Tu ne gagneras pas. Même si tu t’échappes, Rome te traquera. Elle n’oublie pas ses déserteurs.

— Rome m’a oublié bien avant que je parte.