Ce que le chemin murmure

Né en 1996, marié et père de famille, je vis à la campagne depuis toujours, entre nature, patrimoine et saisons qui passent. Mon parcours s’est construit entre communication et créativité, mais c’est dans l’écriture que je retrouve un ancrage profond. Amoureux des mots et attentif aux silences, je m’inspire du quotidien, des rencontres et des paysages pour explorer les liens invisibles qui nous relient les uns aux autres.

Et si l’on pouvait tout réapprendre à partir d’un simple pas ? Ce que le chemin murmure est un roman d’atmosphère, une invitation à ralentir, à écouter ce qui ne fait pas de bruit, à se laisser traverser par le silence et la beauté discrète du monde. Il raconte l’histoire d’un homme qui, fatigué par l’agitation et le vide moderne, part marcher sans but précis. Ce qu’il cherche, il ne le sait pas encore. Ce qu’il va trouver, c’est une succession de haltes, de visages, de fragments de mémoire, d’instants suspendus.

À travers ce voyage intérieur et sensible, j’interroge notre rapport au temps, à la nature, aux autres, et à nous-mêmes. Ce roman s’adresse à toutes celles et ceux qui sentent qu’il manque quelque chose à nos vies trop pleines. À celles et ceux qui savent, au fond d’eux, que les réponses ne se trouvent pas toujours dans le bruit ou la vitesse, mais parfois dans le détour, l’attente ou l’hospitalité d’un inconnu.

Ce projet puise son inspiration dans mes propres marches, dans la littérature du pas lent et du sensible, mais aussi dans cette aspiration de plus en plus partagée : retrouver du sens.

Extrait  

Il avait été un rêveur. Un vrai. Il avait nourri autrefois des envies pleines de vent et de ciel : écrire un roman, partir vivre dans une petite maison perchée dans les montagnes, s’éloigner du bruit et de la vitesse. Une vie simple, presque rustique, mais sincère. Avec des silences qui réparent.

Mais les rêves, ça s’endort à petit feu. Pas d’un coup. Ils s’effacent lentement, sans qu’on s’en rende compte, emportés par le tumulte du quotidien, les responsabilités, les choix qu’on fait pour les autres, les priorités qu’on repousse à "plus tard". Et puis un jour, on se rend compte qu’ils ne sont plus là. Qu’on a cessé d’y croire, sans même s’en apercevoir. C’est ce qui lui était arrivé. Ses rêves s’étaient tus. Étouffés.

Son sac l’attendait au pied du canapé. Il était prêt depuis la veille au soir. Rien de superflu. Juste l’essentiel : quelques vêtements bien pliés, une bouteille d’eau, un carnet vierge, un vieux stylo cabossé, un sac de couchage usé mais encore fiable, quelques provisions simples. Il avait glissé son téléphone dans la poche intérieure. Il était éteint. Adrien ne voulait pas être dérangé. Pas cette fois.

La destination ? Le Cantal. Les volcans. Une terre ancienne, brute. Il n’avait pas vraiment choisi. Il avait senti l’appel de quelque chose de plus vaste que lui, de plus stable, de plus fort. Il voulait marcher là où la terre avait grondé. Là où les montagnes portaient encore la mémoire du feu. Il ne savait pas ce qu’il espérait y trouver, mais il savait qu’il devait y aller. Il avait besoin de ça. D’un lieu capable de contenir sa douleur.