L’Amour aux deux visages

Marc Lefèvre est né à Marseille le 14 mars 1956. Après une jeunesse marquée par un départ précoce de l’école, il s’oriente rapidement vers le monde du travail. Tour à tour gérant d’établissements de nuit, entrepreneur dans le bâtiment, puis brocanteur, il mène une vie riche en expériences. Aujourd’hui à la retraite, il réside à Gémenos, un village provençal où il se consacre à l’écriture.

Ce roman raconte une histoire mélangeant intensité et émotion avec la complexité d’aimer deux femmes à la fois, entre passion, tourments et tendresse.
Un style cru mais sincère, une volonté sans artifice de plonger le lecteur dans les profondeurs d’un amour à double tranchant. 
Une histoire troublante et captivante, reflet d'une vie avec des surprises pas toujours belles...
Sensualité , sexualité et amour.

Extrait du livre : 

J’entrai dans le bar, tenant Fanny par la main, le patron me fit un clin d’œil et me désigna une table. J’aperçus mon Laurel, c’était son nouveau surnom entre nous, le visage dissimulé par une tête blonde au chignon travaillé à la perfection. Quand je me retrouvai devant sa table pour le saluer, mon cœur s’arrêta de battre et je me réveillai sur une chaise, au son de claques sur mon visage.
Quand mes yeux reflétèrent à nouveau des images, je sentis des caresses sur mes épaules, chaudes comme des rayons de soleil, des doigts de la fameuse finesse des pianistes, à l’élégance féminine. Je regardai droit devant moi pour découvrir le visage de Marco. Je le regardais fixement pour ne pas bouger mon visage et ne pas voir apparaître le visage qui se tenait derrière moi et que j’avais aperçu avant de m’évanouir : celui de Marie !
« Ho ! Ça va ? Que t’est-il arrivé ? Tu es tombé comme une merde ! »
Le visage en larmes, Fanny s’accroupit et mit ses mains sur mes genoux :
« Mon papa chéri, ça va ? Tu m’as fait peur ! »
Elle serrait son visage sur mon ventre, les mains sur mes épaules, et ne cessait de me caresser. Je pris son visage entre mes mains, l’embrassai pour la rassurer et décidai de me lever, comme au ralenti, pour retarder le croisement de son regard.
Elle était là, devant moi, droite, les pieds joints, les bras longeant son corps et entourant la rondeur de sa poitrine, les mains croisées au niveau de son sexe. Son sourire, dessiné sur ses lèvres fines et rosées, était le même qu’au premier jour, à son entrée dans le magasin. Je rentrai à nouveau dans l’immensité de ses yeux pour y noyer mon âme, ne voyant même pas les autres clients qui étaient agglutinés autour d’elle, comme si elle était le nombril du monde, avec toute la classe et le charme de sa lumineuse beauté.
« Fanny : ma fille.
– Elle a toute la sensibilité et le charme de son papa.
– Mer… Merci ! »