Le Français de 2025

Un Français parmi les autres. Cet Alsacien-Breton de 43 ans, un inconnu que l’on croise dans la rue, constatant que les questions posées de ses concitoyens et concitoyennes dans leur quotidien sont désormais ignorées.

Que dirait le général de Gaulle de cet embrouillamini permanent ? De l’immaturité émotionnelle, de l’égo disproportionné, portés par certain(e)s représentant(e)s actuel(le)s ? Que donnerait une rencontre entre le général et le Français de 2025 ?

La plume romancée d’un auteur, flanqué d’un « Moi ! Citoyen ! », dans un roman, de politique et de fiction, entremêlant l’actualité et la venue mystérieux d’un homme se revendiquant être « Charles de Gaulle » … A vous lecteurs, lectrices, membre(s) anonyme(s) de cette instance dirigeante, souvent « oubliée » parfois « méprisée » bref, ce « peuple », j’ai souhaité porter votre consternation agacée perçue dans les rues humblement, à l’œil de biens audacieux mandataires se targuant d’être : « Les dignes héritiers du général de Gaulle ».

Extrait du livre

L’homme portait une chemise blanc écru et remontait l’allée d’un pas lent. Son pantalon ample, d’un vert terne, tombait élégamment et laissait apparaître deux chaussures de ville cirées d’une teinte brune de terre mouillée. Sa grande taille et le temps ensoleillé firent que Baptiste, le jeune jardinier, le vit de loin, alors qu’il reposait ses outils dans la brouette. Sa surprise venait du fait des portes fermées et cadenassées, en ce jour de nettoyage des allées et son tour de l’enceinte, il avait la parfaite assurance que son travail ne serait pas dérangé. L’homme continuait sa remontée, tranquillement, se dirigeant vers lui, en se tenant bien droit. Il devait être énervé d’avoir été enfermé et Baptiste craignait de devoir s’expliquer. Il donnait une étrange impression que le corps de l’homme n’obéissait pas correctement à son esprit, lui ordonnant d’aller plus vite. L’homme, d’une taille dépassant le mètre quatre-vingt, Baptiste mesurant déjà plus d’un mètre soixante-quinze, le toisa d’un regard froid. Baptiste préféra prendre les devants.

— Bonjour, Monsieur, je suis le jardinier, je suis désolé, j’ai dû vous enfermer par erreur. Malheureusement, je vais devoir vous demander de partir, la commune m’a demandé de tout nettoyer.

— Bonjour, jeune homme. Vous n’avez commis aucune erreur. Cependant, je souhaite, comme vous le dites, sortir. Baptiste s’essuya les mains sur sa tenue et sortit les clés, enleva le cadenas et la chaîne de la grille, poussa la porte.

— Comment vous appelez-vous jeune homme ?

— Baptiste Ledoux.

— Je vous remercie, monsieur Baptiste Ledoux. L’homme passa devant lui, passant les grilles avec son pas singulier.

— S’il vous plaît, monsieur ? L’homme se retourna et l’interrogea du regard.

— Je viens de commencer comme jardinier, alors, si vous pouviez ne pas dire à la mairie que je vous aie enfermé… je ne sais pas si vous êtes un habitant, je ne connais pas encore tout le monde.

— Je vous l’ai dit jeune homme, vous ne m’avez pas enfermé. Je ne dirai donc rien à la mairie.

L’homme tourna le dos à Baptiste et se mit à marcher le long de la petite route de campagne. Il s’éloigna sans attendre le remerciement de Baptiste qui lui resta dans la gorge. Il s’était figé, sentant qu’il ne devait pas insister.

« Curieux bonhomme » - il ferma la porte de la grille, remis la chaîne et le cadenas, puis retourna à son travail.