Parce que l’espoir brûle encore

À 27 ans, Léa Laboue publie son premier ouvrage, fruit d’un parcours personnel riche en expériences et en réflexions. Elle y aborde les thèmes de la fragilité, de la transformation et de la parole comme moyen de libération. Son récit se distingue par une écriture claire, authentique et engagée, offrant au lecteur une invitation à la réflexion et à la compréhension de soi.

Mon livre explore le chemin de guérison face aux troubles psychiques et à l’addiction, en mêlant récit personnel et écriture poétique. Le thème central est la libération des étiquettes sociales et médicales, pour redonner une voix à ce qui est souvent réduit au silence : la souffrance, la rechute, mais aussi la résilience. Son originalité réside dans ce mélange brut entre confession intime et regard universel : un langage qui traverse la douleur pour en faire une matière vivante et partageable. Participer à la création de ce projet, c’est soutenir une parole qui brise les tabous et ouvre des espaces de reconnaissance pour celles et ceux qui se sentent seuls dans leurs luttes. Ce livre s’adresse autant aux personnes concernées par les troubles psychiques qu’à leurs proches, aux soignants, et à tous ceux qui cherchent une autre manière d’aborder la fragilité humaine. Inspiré par la littérature de témoignage et la poésie contemporaine, il aspire à devenir un lieu de résonance et de transmission, où chacun peut retrouver un fragment de sa propre vérité.

Extrait : 

Mais un jour, j’ai compris que le problème, ce n’était pas moi.
C’était ce que j’avais traversé.
C’était l’absence de mots pour dire l’indicible.
C’était un monde qui ne sait pas quoi faire de la douleur des autres.
C’était une société qui préfère étiqueter que soutenir.
On vous tolère à condition que vous vous taisiez.
Que votre douleur reste discrète, bien pliée sous un sourire.
On vous félicite quand vous « allez mieux » — c’est-à-dire quand vous ressemblez aux autres.
Mais on ne célèbre jamais les efforts invisibles :
Se lever.
Rester en vie.
Faire semblant que tout va bien alors que tout brûle à l’intérieur.
Trouver sa place quand on porte un trouble, un trauma, un passé impossible à gommer,
c’est marcher avec un stigmate tatoué sur le front.
Même quand il ne se voit pas.
On m’a tatoué le front.
Alors j’ai tatoué le papier.